Les jeunes militants espagnols rendent hommage au résistant, mais ne voient pas en lui "un père".
"Indignez-vous", écrivait Stéphane Hessel. Les jeunes Espagnols l’ont entendu en premier et a avoir baptisé leur mouvement les "indignados". Ils sont donc nombreux à rendre hommage à l’auteur de l'ouvrage à succès, mort mercredi, dans la presse espagnole et sur les réseaux sociaux. Mais "attention, préviennent-ils, Hessel n’était pas l’instigateur de notre mouvement".
"Une source d’inspiration"
"Cet homme nous avait surpris par sa clairvoyance et son regard visionnaire", confie, par exemple, Simona Lévi, l’une des activistes les plus connues du mouvement des Indignés, au quotidien El Pais. Mais la jeune femme souligne que "Stéphane Hessel était une source d’inspiration pour le mouvement et non le père de celui-ci".
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Une source d’inspiration qui est parvenue à se faire entendre de ceux qui ne voulaient plus écouter personne. Et certainement pas les plus vieux. Pourtant, du haut de ses 95 ans, Stéphane Hessel, a su parler aux jeunes espagnols.
"Il n’a jamais été le père du mouvement"
Fabio Gándara Pumar, 26 ans et membre actif du mouvement des "indignados", ne cache pas son admiration pour cet ancien résistant. "Stéphane Hessel est une référence en matière de combat pour la liberté et pour la justice au XX siècle", explique le jeune indigné à El pais. "Mais il n’a jamais été le père du mouvement du 15 mars", précise-t-il sur Twitter ajoutant que "le livre de Hessel a permis de donner une certaine visibilité à notre mouvement, antérieur à la publication de l’ouvrage".
Gonzalo Padilla, 24 ans et membre du mouvement "Juventud sin futuro - jeunesse sans futur", prend, lui-aussi, quelques distances avec l’influence supposée de Stéphane Hessel sur le mouvement des indignés.
"Le livre "Indignez-vous" a permis beaucoup de discussions et de débats lors de nos assemblées, mais nous sommes nombreux à vouloir plus", explique le jeune homme. "Mais il y a beaucoup d’aspects que Stéphane Hessel n’a pas traité, comme la désobéissance civile", conclut-il, soulignant que beaucoup d’indignés se réclament davantage des Printemps arabe que de l'auteur français.