L'INFO. Leur vente a suscité un tollé. Une vingtaine de masques Hopis et Apaches ont été achetés lundi aux enchères à Paris, une vente dénoncée par les défenseurs des ces tribus amérindiennes qui les considèrent "sacrés". Mais mercredi, coup de théâtre : le mystérieux acheteur s'est lui-même démasqué. Il s'agit d'une fondation privée américaine qui a acquis les précieux masques pour pouvoir les rendre aux tribus en question.
A quoi ressemblent ces masques ? La maison d'enchères EVE, qui organisait la vente à Drouot, vendait lundi une collection de 24 masques Hopis et Apaches aux couleurs délicates et aux formes surprenantes, ornés, pour certains, de plumes. La plupart des objets mis en vente datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe.
Qu'ont-ils de particulier ? Ces objets ne sont pas seulement beaux. Chez les Hopis, une tribu amérindienne de l'Arizona qui compte environ 18.000 membres, ces masques "Katsinam" sont portés par les danseurs lors de cérémonies religieuses en général interdites aux blancs. Et ils sont considérés comme des êtres vivants. Les Hopis ont bien tenté de faire bloquer la vente, mais en vain, car la justice française considère que les objets avaient été acquis de façon légale. L'ONG Survival International avait de son côté assigné la maison d'enchères en justice, mais elle avait été elle aussi déboutée. Et l'ambassade américaine à Paris n'a pas eu plus de succès.
Qui a acheté les masques ? Lundi, la vente s'est donc déroulée comme prévu. Un acheteur anonyme a fait l'acquisition de 21 masques Hopis et trois masques Apache, pour la modique somme de 530.000 dollars, soit 384.000 euros. Un autre collectionneur a déboursé 37.500 euros pour acheter l'une des plus belles pièces de la vente. Et l'avocat Pierre Servan-Schreiber, qui défend la cause des Indiens dans ce dossier, en a acheté un pour le compte d'un mécène américain, moyennant 16.250 euros. Au sortir de la vente, il a déploré "une bataille de perdue".
Le "Happy end". Mais quelques jours plus tard, surprise : la fondation américaine Annenberg a révélé dans un communiqué rendu public mercredi qu'elle était l'acheteur des 24 masques. Gregory Annenberg Weingarten, le directeur de cette fondation privée, a admis qu'"en tant qu'artiste", il avait été "frappé par le pouvoir étrange et la beauté de ces objets". "Mais ce sont de véritables objets sacrés pour les Amérindiens", explique-t-il, soulignant qu'ils "n'appartiennent pas aux maisons d'enchères, ni aux collections privées". Gregory Annenberg Weingarten va donc faire en sorte que ces masques puissent "retourner chez eux, chez leurs vrais propriétaires, les Amérindiens".
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