L'Iran a qualifié mardi de "surprenante et inacceptable" la décision annoncée lundi par l'Union européenne (UE) d'inscrire la branche militaire du Hezbollah libanais sur sa liste d'organisations terroristes.
Le Hezbollah, créé dans les années 1980 avec le soutien financier et militaire des autorités iraniennes, reste avec le gouvernement syrien de Bachar al Assad l'un des seuls alliés de l'Iran dans la région, notamment à cause de sa proximité avec Israël, l'un des principaux ennemis de Téhéran.
Sous la pression du Royaume-Uni, de la France et des Pays-Bas, l'UE a classé comme terroriste la branche armée du Hezbollah, qui est à la fois un parti politique présent dans le gouvernement libanais et une milice forte de plusieurs milliers d'hommes. L'UE répond ainsi aux accusations de Sofia selon lesquelles le Hezbollah serait impliqué dans l'attentat à la bombe de Bourgas, en Bulgarie, qui a tué six morts, dont cinq Israéliens, en juillet 2012.
Ali Akbar Salehi, ministre iranien des Affaires étrangères, a accusé mardi l'UE de s'attaquer pour des raisons politiques à "une organisation de résistance, qui a lutté contre l'invasion et l'occupation et qui est légalement présente dans le gouvernement libanais avec le soutien du peuple". "Cet acte a été accompli par la volonté de certains membres influents de l'Union européenne, et il est contraire à toutes les règles politiques et juridiques en vigueur, surprenant et inacceptable." Le ministre a estimé que la décision de l'UE bénéficierait avant tout à Israël, qu'il a qualifié de "régime sioniste illégitime", selon la rhétorique habituelle de Téhéran.