"Bienvenue à la future présidente des Etats-Unis". Depuis plusieurs semaines déjà, Hillary Clinton est en road-trip. L'ex-secrétaire d'Etat sillonne les Etats-Unis sans relâche, non pas en touriste mais bien en "future présidente des Etats-Unis". C'est en tout cas sous ce qualificatif qu'elle est présentée quand elle monte sur scène dans le Kentucky, l'un des 45 meetings auxquels elle a participé ces deux derniers mois pour tenter de renverser la tendance qui annonce une défaite des démocrates aux élections de mi-mandat. Ce scrutin qui se tient mardi permet de renouveler la chambre des représentants (l'équivalent de l'Assemblée nationale aux Etats-Unis), et un tiers des membres du Sénat.
>> LIRE AUSSI - Les Clinton, l'arme secrète des démocrates
Soutien de poids pour les candidats démocrates. Ces derniers mois, Hillary Clinton a donc intensifié son activité politique. L'ex-Première dame est montée au créneau pour soutenir les candidats démocrates aux élections de mi-mandat les plus en difficulté, comme Alison Grimes, candidate aux sénatoriales dans le Kentucky. Forte de sa popularité, Hillary Clinton a pu aller là où Barack Obama, qui souffre d'un déficit d'image, aurait risqué d'être conspué.
"Je suis de retour." Mais au-delà de ce soutien aux candidats locaux, c'est bien sa propre campagne qu'Hillary prépare : celle de la course à la Maison-Blanche, en vue de la présidentielle de 2016. En réunion politique dans le Kentucky, la candidate Alison Grimes s'éclipse donc quand Hillary monte sur scène. De longues acclamations plus tard, l'ex-première Dame prend la parole et renoue avec "son" public. En femme providentielle : "En 2008, tellement d'entre vous m'ont ouvert leur foyer et leur cœur. Je sais que, depuis, le Kentucky a souffert des destructions d'emplois, de la stagnation des salaires, mais ce soir, je suis de retour."
>> LIRE AUSSI - "On reproche des choses abracadabrantes à Obama"
Accents populistes. De retour avec un programme simple : défense des classes populaires, augmentation des salaires, égalité homme-femme. Ses attaques contre les Républicains ont parfois des accents populistes, quand elle les accuse d'avoir privé les enfants de lait pour bébé en paralysant le gouvernement l'an dernier. Hillary Clinton se pose en mère, en grand-mère responsable, pétrie de bon sens. Citant en permanence Bill Clinton, son époux, elle évoque ce président adulé qui a augmenté les salaires, et gouverné à une époque bénie par la croissance.
Le reportage de l'envoyée spéciale d'Europe 1 dans le Kentucky :
Dans la salle le public se pâme : "Je suis une Clinton-Démocrate. J'ai rejoint le parti pour voter Obama, mais j'ai été déçue", explique une sympathisante. Elle est vite appuyée par un autre citoyen qui semble voir en Hillary une future présidentiable: "Elle sait comment jouer le jeu de Washington, faire des compromis. Elle est plus intelligente politiquement." Hillary Clinton séduit les indépendants, ceux qui s'étaient détournés des démocrates avec Obama. Ceux-là même dont le vote en 2016 pourrait faire la différence.