L’amitié franco-allemande a 50 ans. Pour célébrer cet anniversaire, François Hollande s’est rendu en Allemagne, au château de Ludwigsburg, là où le général de Gaulle avait prononcé, en 1962, un vibrant plaidoyer pour l’amitié entre les deux pays. Le président français a d’ailleurs fait référence aux mots du général de Gaulle.
"Vous, jeunes Allemands, vous êtes les enfants d’un grand pays, plus grand encore que celui que visitait le général de Gaulle il y a 50 ans puisque les murs sont tombés. Construisez donc l’Europe à votre image […], une Europe exigeante, une Europe morale, une Europe généreuse, une Europe ouverte", a ainsi exhorté François Hollande, face à des centaines de personnes, réunies sous le soleil.
Hollande a parlé en français
Le 9 septembre 1962, le général de Gaulle en avait appelé, dans la langue de Goethe, à la jeunesse allemande. "Vous êtes les enfants d’un grand peuple qui au cours de son histoire a commis de grandes fautes et causé de grands malheurs condamnables et condamnés", avait-il affirmé.
François Hollande, lui, s’exprimait en français. "Poursuivez le rêve européen […], ce rêve que faisaient ici même, il y a 50 ans, le chancelier Adenauer et le général de Gaulle", a-t-il lancé, ajoutant : "Tournons-nous vers la jeunesse, c’est elle qui donnera la direction pour notre amitié".
Un déjeuner de travail
Rappelant "l’audace" des pères fondateurs de l’Europe, il s’est demandé : "est-ce que nous avons encore cette audace, est-ce que nous sommes encore capables de dépasser ce qui peut nous séparer pour nous unir dans un nouveau projet ?". Dans un allemand hésitant, il a conclu son discours par ces mots : "Jeunes d’Allemagne et de France, et de toute notre continent, c’est à vous maintenant de donner une réalité à vos espérances et un avenir au rêve européen. Vive l’amitié franco-allemande".
François Hollande s'essaie à la langue de Goethe :
La chancelière Angela Merkel a de son côté rappelé qu’elle était âgée de huit ans quand le général de Gaulle a prononcé son fameux discours, dans un pays divisé par le mur. Elle aussi a tenu à conclure son discours en prononçant quelques mots en français, affirmant : "Vive la jeunesse franco-allemande, vive la jeunesse européenne".
A l’issue de cette célébration, les deux dirigeants ont eu un déjeuner de travail, au cours duquel ils ont eu de "bonnes" et "amicales" discussions, selon la chancelière allemande. Au menu figuraient deux dossiers : la supervision bancaire et le projet de fusion entre les groupes d’aéronautique et de défense BAE Systems et EADS, sur lequel aucune décision n'a été prise, a précisé Angela Merkel.