Pour son baptême du feu à la tribune de l'ONU, François Hollande a cherché à faire preuve de fermeté dans son discours prononcé mardi soir. La Syrie et le Mali ont été les deux principaux thèmes de cette première intervention du chef de l'État devant l'assemblée générale des Nations unies, à New York.
L’urgence en Syrie. "La première des urgences s'appelle la Syrie", a lancé le président français, appelant l'ONU, à agir, sans plus tarder. "Nous avons le devoir d'agir, d'agir ensemble et d'agir vite, car il y a urgence", a-t-il insisté. François Hollande a également appelé les Nations unies à "protéger les zones libérées" dans ce pays. Le chef de l'État a renouvelé, solennellement, devant ses pairs son engagement à "reconnaître le gouvernement provisoire, représentatif de la nouvelle Syrie libre, lorsqu'il sera formé". Fin juillet, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait invité l'opposition syrienne à former rapidement un gouvernement provisoire.
"La première des urgences s'appelle la Syrie" :
"Sans attendre, je demande que les Nations unies accordent dès maintenant au peuple syrien tout le soutien qu'il nous demande", a-t-il enchaîné sans plus de détails sur la nature de cette opération. Le régime syrien de Bachar al-Assad "n'a pas d'avenir parmi nous", a également souligné le chef de l’État."Les dirigeants de Damas doivent savoir que la communauté internationale ne restera pas inerte s'ils venaient à utiliser des armes chimiques", a-t-il mis en garde. Fin août, Laurent Fabius, n'avait pas exclu une intervention française, sans le soutien de l'ONU, si Assad avait recours à ce type d'armes.
La paralysie de l’ONU. François Hollande s’est attaqué au passage à la paralysie de l’ONU face à l’aggravation du conflit. "Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que l'ONU réagisse?" s'est-il interrogé. "Combien de morts faudra-t-il attendre, comment admettre plus longtemps la paralysie de l'ONU ?", a poursuivi le chef de l'État. "L'ONU est incapable d'empêcher la guerre, les exactions ou les atteintes aux droits des peuples", a déploré François Hollande, dont la politique étrangère est largement critiquée par l'opposition en France. "Si nous voulons rendre le monde plus sûr, il nous appartient de prendre nos responsabilités", a-t-il ajouté.
Au Mali, pas de temps à perdre. La France espère que cette 67e Assemblée générale de l'ONU marquera un "tournant important" dans le dossier du Mali où la situation au nord du pays est "insupportable, inadmissible, inacceptable". "Il n’y a pas de temps à perdre au Mali", a-t-il estimé, soulignant qu’"il faut que [ce pays] retrouve l’intégrité de son territoire et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel". François Hollande a également estimé mardi que "la nécessité de libérer nos otages ne doit pas passer par un renoncement à assurer l'intégrité du Mali", alors que six otages français sont détenus depuis deux ans au Sahel.
Dans son édito international, Emmanuel Faux relève que François Hollande a employé le mot "agir" neuf fois à la toute fin de son discours :