Hollande reconnait la coalition syrienne

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avec AFP , modifié à

La France est la première puissance occidentale à reconnaître la nouvelle coalition de l'opposition.

François Hollande est le premier à l'avoir dit en Occident. "La France reconnaît la coalition nationale syrienne comme la seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique permettant d'en terminer avec le régime de Bachar al-Assad", a déclaré le président français lors d'une conférence de presse mardi soir. Une déclaration qui fait de la France la première puissance occidentale à reconnaître la nouvelle coalition de l'opposition syrienne. 

Pour Alexandre Adler, éditorialiste sur Europe 1, cette déclaration est "probablement la vraie annonce de cette conférence dans un domaine qui n'était pas central, la politique internationale" :

• Quelle est la position des États-Unis ? Nos voisins d'outre-Atlantique avaient multiplié les appels à l'unification des rangs de l'opposition et ont estimé de leur côté que la nouvelle coalition était "une représentante légitime du peuple syrien", se gardant de la reconnaître comme un futur gouvernement provisoire. "Nous voulons également que (cette coalition) fasse la démonstration de sa capacité à représenter les Syriens à l'intérieur de la Syrie", a ajouté le porte-parole adjoint du département d'Etat, Mark Toner, une position proche de celle de Londres.

Quel sera le prochain sujet de discussion ? Alors que l'Occident refusait jusqu'à présent d'armer l'opposition, arguant notamment de son manque d'unité, François Hollande a indiqué que la question de la livraison d'armes allait être "nécessairement reposée". Il a estimé que l'ONU devait "faire en sorte de sanctuariser" les zones échappant au contrôle du régime et où se trouvent des déplacés, sans plus de précisions. Plus tôt dans la journée, le chef de la nouvelle coalition, Ahmad Moaz al-Khatib, avait réclamé depuis Le Caire des "armes appropriées" pour "mettre fin à la souffrance des Syriens", alors que le conflit a fait plus de 37.000 morts en 20 mois selon une ONG. 

Où en est l'opposition syrienne ? Après de laborieuses négociations, l'opposition s'est unie dans la nuit de dimanche à lundi sous la houlette de la Coalition nationale syrienne des forces de l'opposition et de la révolution. Les monarchies du Golfe, fervent soutien de la rébellion, l'ont reconnue comme "représentant légitime du peuple syrien", la Ligue arabe se contentant, elle, de la qualifier de "principal interlocuteur". Moscou a réitéré lundi son appel au dialogue avec Bachar Assad, option rejetée par l'opposition qui exige le départ du chef d'Etat. Les chefs de la diplomatie du Golfe et de la Russie, alliée de Damas, devaient s'entretenir mercredi à Ryad de la transition politique en Syrie.

Que demande-t-elle ? Les rebelles semblaient faire peu de cas de l'unification de l'opposition et du soutien apporté par l'étranger,  réclament des actes et non des paroles. "Nous voulons juste des armes et de l'argent. Nous n'avons besoin de rien d'autre de leur part, nous sommes en mesure de résoudre nos problèmes nous-mêmes", a déclaré Abdoul Latif, un membre de l'Armée syrienne libre (ASL, formée de déserteurs et de civils ayant pris les armes), dans le nord du pays.

• Quel est le dernier bilan humain sur le terrain ? Selon un bilan provisoire de l'ONG, 115 personnes ont péri mardi en Syrie, en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire transformée en une guerre civile qui a causé 2,5 millions de déplacés, selon le Croissant rouge syrien.