>> L'info. Comment va le président Chavez ? Le mystère sur l'état de santé réel de l'homme fort du Venezuela est savamment entretenu par ses proches. Dernier "écho" en date : celui du ministre des Sciences et Technologies… et accessoirement gendre de Chavez, Jorge Arreaza qui a tenu à mettre les choses au clair : "Compatriotes, ne croyez pas les rumeurs malveillantes", a-t-il déclaré sur Twitter. Certaines rumeurs sur Twitter le disent déjà mort. D'autres, relayées par quelques médias, émettent l'hypothèse d'un placement en coma artificiel.
Compatriotas,NO crean en rumores mal intencionados.El Presidente Chávez ha pasado el día tranquilo y estable, acompañado por sus hij@s— Jorge Arreaza (@jaarreaza) January 1, 2013
• De la communication. Qu'en est-il réellement ? Personne, à l'exception de sa garde rapprochée, ne le sait vraiment. D'autant que l'exécutif vénézuélien communique beaucoup mais sans offrir des preuves réelles sur son état de santé. Du coup, les rumeurs se multiplient, alternant le "bon" et le "moins bon" sur Hugo Chavez, opéré depuis plus de trois semaines à La Havane pour la quatrième fois depuis qu'on lui a diagnostiqué un cancer dans la zone pelvienne en juin 2011. Dès dimanche soir, le ministre de l'Information, Ernesto Villegas, a lui fermement démenti sur la chaîne officielle VTV les rumeurs concernant la mort du président.
Le vice-président, Nicolas Maduro, son successeur désigné, est lui d'ailleurs beaucoup plus pessimiste sur le sort de l'icône de la gauche sud-américaine. Il a interrompu dimanche les préparatifs pour le Nouvel An en annonçant à la télévision, depuis Cuba, que le "presidente" souffrait de "nouvelles complications", dont le traitement n'était "pas dénué de risques". Il a ajouté qu'il resterait "les prochaines heures" aux côtés de son mentor.
• Des rumeurs qui agitent le pays. Des déclarations qui ne rassurent pas ses partisans, aux aguets de la moindre nouvelle en provenance de l'île voisine. Depuis dimanche, la population s'est rendue compte "de la gravité de la situation de Chavez", confie Mireya de la Fe, une éducatrice interrogée lundi. Chez les spécialistes, le pessimisme est de mise : "il est certain que l'état de santé du président Chavez est critique", renchérit l'analyste politique Luis Vicente Leon, de l'institut Datanalisis.
De son côté, le journal espagnol ABC affirme qu'Hugo Chavez aurait été placé dans un coma artificiel "avec des constantes vitales très faibles".
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Dans ce contexte, les réseaux sociaux servent de caisse de résonance. Les rumeurs les plus folles circulent : pour l'un, il est déjà mort, pour l'autre, il croit au retour du "Presidente", âgé de 58 ans et au pouvoir depuis 1999. "#ChavezVivraEtVaincra parce que c'est l'homme fait le peuple ! fait la lutte ! Il a la force pour affronter toutes les tempêtes de la vie", a ainsi assuré Neri Colmenares.
#ChávezVivirayVencera xq el es hombre hecho pueblo! hecho espíritu! hecho lucha!Tiene la fuerza para enfrentar todas las tormentas d la vida— NeriColmenares (@NeriColmenares) December 31, 2012
Mais dans le même temps, Teniente Coronel affirmait que "Chavez est mort" :
Sres, ratifico la informacion el presidente Hugo Rafael Chavez Frias fallecio !— Teniente Coronel(@user0118) December 31, 2012
• Un vide politique. Les rumeurs enflent aussi car un rendez-vous important se rapproche pour le dirigeant vénézuélien. Réélu pour six ans début octobre, Hugo Chavez doit prêter serment le 10 janvier prochain devant l'Assemblée nationale. Pourra-t-il être sur pied ? Ses partisans en doutent. Du coup, ils essayent de repousser la date de la cérémonie tout en veillant à ce que ce ne soit pas interprété comme "un coup d'Etat institutionnel", estime Vicente Leon, analyste politique.
Jusqu'à présent, le vice-président et le président de l'Assemblée nationale, Diosdado Cabello, évoquent la possibilité d'une prestation de serment ultérieure, devant le Tribunal suprême de justice. En cas d’impossibilité du président d'assumer ses fonctions, il revient au vice-président ou au président de l'Assemblée, selon les circonstances, d'assumer l'intérim et de convoquer des élections anticipées.
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L'opposition en profite aussi pour occuper l'espace. Henrique Capriles, candidat malheureux lors de la présidentielle du 7 octobre et futur adversaire du vice-président dans les urnes, a également admis que la date de prise de fonction pourrait être repoussée. Ramon Jose Medina, un des responsables de la Table de l'unité démocratique, la coalition de l'opposition, a lui appelé, le gouvernement à "dialoguer avec les autres secteurs du pays", pour faire face à "une situation d'urgence et anormale" si le président devait "renoncer ou abandonner sa charge". Le Venezuela "post-Chavez" est donc déjà en construction.