L’INFO. Un procès-fleuve s’est ouvert lundi à Londres. La justice britannique se penche en effet sur la retentissante affaire des écoutes du groupe de presse de Rupert Murdoch, un scandale politico-médiatique qui avait contraint l’hebdomadaire News of the World à mettre la clef sous la porte en juillet 2011. Au total, huit prévenus sont jugés. Tous ont plaidé non coupable. Europe1.fr vous présente les principaux protagonistes du feuilleton, dont l’épilogue judiciaire devrait durer au moins six mois.
Rebekah Brooks, la reine de la presse people. D’abord embauchée comme secrétaire, la rousse flamboyante a gravi à une vitesse record tous les échelons de News International, la division britannique des médias de Murdoch, jusqu’à en prendre la tête. Aujourd’hui âgée de 45 ans, elle était réputée dans le milieu médiatique britannique pour son carnet d’adresse sans égal. Elle a pendant un temps dirigé News of the World, le tabloïd soupçonné d’avoir piraté entre 2000 et 2006 les téléphones de quelque 600 personnes, stars, politiques ou simples citoyens impliqués dans des faits divers. Comme les autres prévenus dans l’affaire, elle est poursuivie pour interception illégale de communications et corruption de fonctionnaire dans le but d’obtenir des informations. Rebekah Brooks est, en outre, accusée d’avoir dissimulé des preuves aux enquêteurs.
Charlie Brooks, le mari puissant. Cet éleveur de chevaux de courses de 50 ans est un ami du Premier ministre David Cameron, qu’il a rencontré sur les bancs d’Eton, l’école de l’élite britannique. L’actuel locataire du 10, Downing Street était d’ailleurs présent à son mariage avec Rebekah Brooks, en 2009. Il est poursuivi pour les mêmes faits que son épouse.
Andy Coulson, l’embarrassant collaborateur. Reporter entré au Sun au début de sa carrière, il a pris la place de Rebekah Brooks à la tête de News of the World en 2003. En 2007, il entre au service de David Cameron, alors leader de l’opposition. Quand celui-ci devient Premier ministre, Andy Coulson reste patron de sa communication. Mais en 2011, quand éclate le scandale, il est contraint de démissionner. Outre ces trois prévenus, cinq autres personnes se retrouvent devant la justice : deux anciens hauts responsables de News of the World, Stuart Kuttner et Ian Edmondson, l’ex-correspondant royal du journal, Clive Goodman, l’assistante de Rebekah Brooks, Cheryl Carter, et un ancien responsable de la sécurité du groupe, Mark Hanna.
David Cameron, le Premier ministre. L’affaire News of the World embarrasse jusqu’au sommet de l’Etat : David Cameron a en effet vu son discernement mis en cause dans le recrutement d’Andy Coulson. Sa proximité avec le couple Brooks a aussi été pointée du doigt. Il a dû se justicier devant les députés britanniques en juillet 2011, lançant en guise de mea culpa : "avec le recul, je n’aurais pas recruté Andy Coulson".
Rupert Murdoch, le magnat des médias. Derrière toute l’affaire plane l’ombre du puissant et sulfureux Rupert Murdoch, l’Américain d’origine australienne à la tête du groupe News Corp. Avec son fils, James, l’octogénaire a lui aussi été entendu par une commission parlementaire, pendant laquelle il a assuré qu’il n’était pas au courant des agissements au sein de son titre. Il n’est en tout cas pas au bout de ses peines : en 2014, un autre procès élargi au Sun, le fleuron de son groupe, est d’ores et déjà prévu.
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