Le géant suédois du meuble Ikea a reconnu vendredi que des travailleurs forcés avaient fabriqué certains de ses meubles dans les années 1980 en Allemagne de l'Est, comme le montre une étude du cabinet Ernst & Young qu'il avait lui-même commandée. Cette étude montre "que des prisonniers politiques et des détenus ont participé en partie à la production de composants ou de meubles, qui ont été livrés à Ikea il y a 25 à 30 ans", a admis Ikea vendredi, en présentant l'étude à Berlin. Il est également démontré que les représentants d'Ikea savaient qu'il était possible que des prisonniers politiques soient utilisés dans les usines en RDA.
"La société avait pris des mesures pour s'assurer que des prisonniers n'étaient pas utilisés mais il est maintenant clair que ces mesures n'étaient pas suffisamment efficaces", a expliqué Ikea. "A cette époque, nous n'avions pas encore les systèmes de contrôle développés actuels et nous n'avons manifestement pas fait assez pour empêcher de telles méthodes de production", a regretté Jeanette Skjelmose, une des responsables d'Ikea. Avant même sa publication, cette étude a fait l'objet de vives critiques en Allemagne, l'Association d'aide aux victimes de la RDA reprochant notamment une "mise en scène non scientifique", ne faisant pas appel à des historiens. Selon la presse allemande, d'autres groupes ont eu recours à de la main-d'oeuvre forcée en Allemagne de l'Est.