Les autorités américaines délivrent peu d'informations à son sujet. Le sergent qui serait responsable du meurtre de seize civils afghans dimanche, parmi lesquels neuf enfants, est, de source officielle, "un soldat qui a agi seul et s'est livré ensuite".
Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances du drame. Des villageois afghans du district de Panjwai, dans la province de Kandahar, ont rapporté que dimanche vers minuit, un homme a forcé les portes de plusieurs maisons de deux ou trois villages, tuant seize personnes. Parmi elles, onze membres d'une même famille, dont les corps ont été ensuite incendiés. Cinq autres personnes ont été blessées.
Le sergent aurait quitté sa base en pleine nuit et parcouru plus d'1,6 km pour perpétrer son forfait avant de se rendre.
Marié, deux enfants
La presse américaine croit savoir que le suspect est un sergent rattaché à la base de Lewis-McChord, une installation majeure de l'armée et des forces aériennes située près de Tacoma, dans l'Etat de Washington. Selon une source militaire, le suspect a 38 ans, il est marié et a deux enfants. Après avoir servi en Irak, il a été envoyé en Afghanistan pour la première fois en décembre pour participer à une opération de stabilisation de villages aux côtés des "Bérets verts" ou des équipes Seal de la marine militaire américaine.
La région de Panjwai, au sud-ouest de la ville de Kandahar, où les massacres ont été perpétrés, a en effet été longtemps contrôlée par les talibans. C'est une zone-clé pour les forces internationales présentes en Afghanistan.
Une autre source a indiqué que le suspect a servi l'armée pendant onze ans.
Hausse du nombre de suicides de soldats à Lewis-McChord
Le site d'informations de la chaîne Fox News rappelle que la base américaine Lewis-McChord abrite quelque 100.000 militaires et personnels civils. Quatre soldats impliqués dans les meurtres de trois civils afghans en 2010 en étaient issus.
Selon le journal spécialisé Stars and Stripes, elle était "la base militaire la plus troublée" cette année. Plusieurs cas de suicides de soldats de retour des fronts irakien ou afghan ont été rapportés. Un pic a même été atteint en 2011 avec 12 suicides en 2011, contre 9 les années précédentes.
Confusion sur le nombre de tueurs
Dans un premier temps, certains témoins afghans ont évoqué l'intervention de plusieurs soldats, rapporte le New York Times. Ils ont mentionné avoir vu un hélicoptère et des fusées de signalisation sur les lieux. Des témoignages qui ont été contredits par la suite, semant toutefois le doute sur le fait que des troupes aient été envoyées pour attraper le sergent en question, écrit le quotidien américain.
Le président afghan Hamid Karzai a lui aussi mentionné tout d'abord des "forces américaines" ayant pénétré dans des maisons avant de dire que ces actes étaient bel et bien le fait d'un seul individu.