Obtenir "les clés de la ville" n'est plus uniquement une récompense honorifique, c'est désormais une réalité aux Etats-Unis. Le généreux fournisseur n'est autre que Daniel Ferraris, un ancien serrurier. Cet homme de 69 ans a vendu, pendant des années sur eBay, des "passe-partout" qui donnaient accès à toute la ville de New York, comme l'a révélé le New York Post dimanche.
Avec le précieux sésame, l'acheteur pouvait ainsi éteindre les ascenseurs de la ville, ouvrir les bouches d'égout, accéder aux souterrains mais également atteindre le système électrique de "Big Apple". Un comble pour une ville qui a fait de la sécurité l'une de ses priorités au lendemain des attaques du 11 septembre.
150 euros sur eBay
"Mettez sous les verrous ces clés", a titré ironiquement le New York Postqui s'inquiètait d'une attaque terroriste si des personnes mal intentionnées mettaient la main sur ces clés.
Pour réaliser son enquête, le journaliste du quotidien américain a acheté certaines des clés de Daniel Ferraris, qui vit à Union City, près de Manhattan, pour la modique somme de 150 dollars.
Selon certains membres des pompiers new yorkais, l'une des clés permettrait, par exemple, d'envoyer un ascenseur plein au dernier étage d'un gratte-ciel et de le bloquer pendant quelques heures. Une autre donnait la possibilité à un individu d'interférer sur le système d'éclairage de la ville.
"Vous pouvez aller à n'importe quel étage de n'importe quel immeuble. Si un terroriste veut contrôler l'Empire State building (l'un des plus hauts immeuble de NYC), il peut", a assuré un responsable des pompiers.
Il collectionne les clés depuis trente ans
Cette faille dans la sécurité suscite l'inquiétude des pouvoirs publics. "Nous ne pouvons pas laisser brader la sécurité de huit millions de personnes aussi facilement", s'insurge l'un des avocats de la ville qui assure que les pouvoir publics veulent faire évoluer la législation. Car dans cette affaire, il apparaît également qu'il n'existe pas de loi qui oblige les ex-utilisateurs de ces clés à les restituer à la fin de leur mission.
Néanmoins, selon la police new-yorkaise qui enquête sur le nombre de clés disséminées dans la nature et le montant récolté, Daniel Ferraris pourrait être passible d'un an de prison si des faits de cambriolages sont rapportés.
De son côté, l'ancien serrurier assure qu'il ne vendait les fameux passes qu'à des collectionneurs. Après cet épisode, Daniel Ferraris a donc dû fermer son compte eBay, où il avait pour surnom "thesixlever". Il a avoué avoir collecté ces clés pendant près de trente ans et les avoir mis en vente seulement depuis 2005.