Samedi, l'Allemagne a commémoré les 50 ans de la construction du Mur de Berlin, débutée par la RDA dans la nuit du 12 au 13 août 1961 à la surprise générale.
Le projet, classé "secret d'Etat", avait pris de court les autorités de l'Ouest. Elles s'attendaient bien à un plan drastique pour empêcher l'exode des Allemands de l'Est, mais pas à une réalisation d'une telle ampleur. Retour en vidéo sur 28 ans de séparation entre les deux Allemagne, de la construction du Mur à sa destruction le 9 novembre 1989.
13 août 1961. "Ce matin-là, Berlin s'est réveillée au son des marteaux-piqueurs qui trouaient l'asphalte", racontent les journalistes de l'époque. Après avoir perdu "2 millions d'hommes en 10 ans" qui ont fui à l'Ouest, l'Allemagne de l'Est "se cadenasse".
13 août 1962. En un an, le Mur a été surélevé, consolidé. Déjà, des victimes sont à déplorer, tombées sous les balles en essayant de franchir cette frontière jalonnée de couronnes mortuaires. Les familles séparées se font tristement signe de chaque côté de la muraille.
13 août 1988. Côté Ouest, pour ce 27ème anniversaire, fanfares et gerbes, dans une atmosphère de recueillement. Le Mur se couvre de graffitis, exutoires à la frustration. A l'Est, les soldats veillent toujours le long de la ligne de séparation. Mais le temps a passé, "la surveillance électronique remplace les champs de mine et les armes à tir automatique", résume le journaliste. Des points de passage ont été aménagés et les relations commerciales s'améliorent. "Des portes existent, mais le plus dur est d'en trouver la clé", conclut ce reportage.
9 novembre 1989. "Il aura fallu 28 ans pour voir cela : une pelleteuse qui entame un mur que l'on croyait indestructible, une construction laide fichée dans le cœur du monde libre", débute le rédacteur. Des ouvriers euphoriques distribuent aux Berlinois des morceaux du Mur. Au matin, les Berlinois passent plusieurs fois d'une zone à l'autre, "pour être bien sûr". D'autres saisissent marteaux et burins : ils veulent tout faire disparaître, tout de suite.
Invité du "Club de la Presse" sur Europe 1, Georges Marchais, au nom du PCF, affirme qu'il est satisfait de cette évolution : "Ce qui se passe va dans le sens de ce que nous voulons !"