Ils voulaient faire chanter Berlusconi

L'avocat de Berlusconi a expliqué qu'il avait parlé avec les ravisseurs, et refusé de leur donner de l'argent tant qu'il n'aurait pas vu les documents en question.
L'avocat de Berlusconi a expliqué qu'il avait parlé avec les ravisseurs, et refusé de leur donner de l'argent tant qu'il n'aurait pas vu les documents en question. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP et Sipa , modifié à
Six personnes ont été arrêtées pour avoir voulu extorquer plus de 35 millions au "Cavaliere".
Giuseppe Spinelli comptable berlusconi 930

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C'est l'un des hommes de confiance de Silvio Berlusconi. Le comptable, Giuseppe Spinelli a été séquestré dans la nuit du 15 au 16 octobre par des malfaiteurs qui exigeaient 35 millions d'euros de l'ancien chef du gouvernement italien en échange de documents importants, racontent plusieurs médias italiens lundi.

C'est seulement dans l'après-midi du 17 octobre que les avocats de Berlusconi ont signalé les faits à la police, qui a ensuite arrêté six personnes. Celle-ci a identifié le meneur du groupe grâce à ses tennis rouges et noires, les couleurs de son équipe de football préféré, le Milan AC, propriété de Silvio Berlusconi.

Ils téléphonent au "Cavaliere"

Depuis juin, les malfaiteurs surveillaient les allées et venues du comptable. Le 15 octobre à 21h45, ils l'ont attendu, armes à la main, à la sortie de l'ascenseur de son appartement à Bresso, près de Milan et l'ont contraint à rentrer chez lui où l'attendait sa femme.

Au cours de la lutte, les agresseurs ont cassé les lunettes du comptable et l'ont obligé à rester sur le divan, avec sa femme, en attendant l'arrivée d'un autre complice vers 2 heures du matin. A 7h30, ils ont contraint Giuseppe Spinelli à téléphoner à Silvio Berlusconi pour exiger 35 millions d'euros en échange de sa libération et de documents qui, selon eux, auraient permis de remettre en question le verdict de l'affaire Mondadori.

Dans le cadre de ce jugement, la Cour d'appel de Milan a condamné le 9 juillet 2011 Fininvest, le groupe de Berlusconi, à verser 560 millions au groupe CIR de Carlo De Benedetti pour le dédommager d'une décision de justice ayant permis en 1991 au "Cavaliere" de lui ravir le contrôle de l'éditeur Mondadori.

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Des sommes d'argent aux "amies" de Berlusconi

Silvio Berlusconi, 930

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Les ravisseurs n'ont libéré Giuseppe Spinelli qu'une fois qu'ils ont obtenu Silvio Berlusconi au téléphone pour exiger l'argent. L'avocat de l'ex-chef du gouvernement italien, a expliqué que le "Cavaliere" avait parlé avec les ravisseurs ce jour-là, et avait refusé de leur donner de l'argent tant qu'il n'aurait pas vu les documents en question. A 9 heures, les malfaiteurs ont donc quitté le domicile du comptable sans avoir obtenu au final satisfaction et après avoir ôté du système de vidéosurveillance de l'appartement les cassettes ayant enregistré leurs allées et venues.

La cible visée par les malfaiteurs n'est pas le fruit du hasard. Au cours de procédures judicaires, le comptable est apparu comme étant celui qui remettait des sommes d'argent aux "amies" invitées aux soirées sulfureuses du "Cavaliere".

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