"Nous avons demandé de la solidarité, on nous a répondu : débrouillez-vous seuls". Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni ne décolérait pas, lundi, après une réunion avec ses homologues européens.
L'exode de migrants venus d'Afrique du Nord crispe les relations entre pays de l’Union européenne et a provoqué lundi une nouvelle passe d’armes, la France, l'Allemagne et l'Autriche voulant fermer leurs frontières aux Tunisiens porteurs de permis de séjour délivrés par l'Italie.
"Nous allons continuer seuls"
"Je me demande si cela a encore un sens de faire partie de l'Union européenne", a fustigé Roberto Maroni. "Nous allons continuer à faire seuls ce que nous faisons. Mieux vaut être seuls qu'en mauvaise compagnie", a-t-il conclu.
Plus de 25.000 Tunisiens ont débarqué illégalement sur les côtes italiennes depuis le début de l'année et deux nouvelles embarcations sont arrivées lundi avec 200 passagers à leur bord. Les derniers migrants arrivés doivent être refoulés, conformément aux termes d'un accord bilatéral conclu entre Rome et Tunis. Mais ce texte ne s'applique pas à ceux arrivés avant et qui vont recevoir des permis temporaires leur permettant de passer en France, en Autriche et en Suisse dans le cadre de l'espace Schengen sans frontières.
Roberto Maroni a assuré que tout serait fait selon les règles. Ses partenaires entendent le vérifier.
Guéant vexe son homologue italien
"Si les conditions ne sont pas remplies lors des vérifications de la police française (...) la France est en droit de faire réadmettre par l'Italie la personne qui ne (les) remplit" pas, a insisté le ministre de l'Intérieur français Claude Guéant.
Pour ce faire, la France va renforcer ses contrôles dans la bande frontalière avec l'Italie, a-t-il précisé avant d’ajouter : "Une compagnie de CRS (police) va être déployée pour aider les services de police locaux à mener ces contrôles qui ne seront pas systématiques mais fréquents, serrés et vigilants".
L'Allemagne et l'Autriche se sont également dites prêtes à renforcer leurs contrôles.