Nouvelle affaire de viol en Inde. Le pays, secoué depuis plusieurs mois par des viols collectifs, a connu une nouvelle affaire d'agression sexuelle au retentissement international, samedi.
Un couple suisse agressé. Un couple de touriste suisse, qui sillonnait le pays à vélo a été attaqué par sept à huit hommes sur son lieu de campement, dans le centre de l'Inde. Les agresseurs ont d'abord attaché l'homme puis violé sa femme en sa présence. Ils sont repartis en leur volant 10.000 roupies (185 dollars) et un téléphone portable. La femme, âgée d'environ 40 ans, a été hospitalisée. Elle a quitté l'hôpital samedi et a pu témoigner de son épreuve, a précisé la police, sans toutefois pouvoir fournir de détails sur son état.
Une vingtaine de personnes arrêtées. Cinq hommes ont avoué avoir participé au viol collectif d'une touriste suisse dans le centre de l'Inde, a indiqué la police dimanche. "Nous avons interpellé cinq personnes et elles ont avoué le viol collectif de la femme et l'attaque du mari", a déclaré un responsable de la police locale, qui recherche un sixième suspect. Rapidement après les faits, la police avait arrêté une vingtaine de personnes "en raison de soupçons qui pèsent sur elles et sont en cours d'interrogatoire".
La Suisse "choquée". Le ministère suisse des Affaires étrangères s'est déclaré dans un communiqué "profondément choqué par ce tragique incident dont ont été victimes un citoyen suisse et sa compagne en Inde". Le ministère a souhaité que les agresseurs seront "rapidement identifiés et qu'ils devront répondre de leurs actes devant un tribunal". L'ambassadeur suisse en Inde, Linus von Castelmur, a pu s'entretenir avec la victime et lui a promis "toute l'aide possible", a indiqué PTI, l'agence de presse indienne.
Le pays en lutte contre le viol. Le drame de samedi survient alors que les Indiennes manifestent de plus en plus nombreux contre les viols et agressions sexuelles dont les femmes sont victimes dans tout le pays, souvent en toute impunité. Ce mouvement de protestation a été déclenché par le viol collectif le 16 décembre d'une étudiante indienne de 23 ans à New Delhi, qui a succombé à ses blessures. Ce viol, en présence du petit ami de la jeune femme, qui avait été tabassé, avait provoqué un tollé en Inde mais aussi dans le monde.
Evolution de la loi, mais... Au terme d'un projet de loi approuvé par le parlement indien en début de semaine, les violeurs encourent désormais en Inde une peine minimale de 20 ans de prison et même la peine de mort si leur victime meurt ou se retrouve dans un état végétatif irréversible. Une loi jugée "insuffisante" par Vaiju Naravane, correspondante en France de The Hindu, interrogée par Europe 1. "Il y a un niveau de frustration sexuelle très élevé chez les jeunes Indiens. A part le mariage, ils ont peu d'opportunités de se rencontrer dans cette société figée. C'est vraiment un problème culturel. Il y a une espèce de mépris général envers les femmes qui est lamentable", regrette encore la journaliste indienne.