La colère ne s’apaise pas en Inde. Dimanche, la cérémonie de crémation de l'étudiante victime d'un viol collectif mi-décembre s'est tenue à New Delhi, mais la famille continue de crier vengeance. Et la communauté internationale s’inquiète de la situation.
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La peine de mort réclamée. Pour la famille de la victime, la sanction à délivrer aux auteurs présumés du viol collectif ne fait pas de discussion : "le combat a juste commencé. Nous voulons que tous les accusés soient pendus et nous nous battrons jusqu'au bout pour cela", a prévenu son frère dans le journal Indian Express. La peine capitale est effectivement prévue dans la loi indienne, mais très rarement appliquée. En novembre 2012, l’unique survivant du commando responsable des attentats de Bombay en novembre 2008, un Pakistanais de 25 ans, a certes été pendu, mais la précédente exécution remontait à 2004. La Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a toutefois estimé lundi que "la peine de mort n'est pas la solution".
Le peuple gronde et… pose une bombe. Depuis l’annonce de la mort de cette étudiante, le pays est sous le choc. De nombreuses manifestations de soutien ont été organisées, y compris à l’étranger, parfois dans la violence. Mardi, un pas a été franchi. La police indienne a en effet arrêté à New Delhi un homme qui tentait de cacher une bombe près du domicile de l'un des auteurs présumés du viol collectif. L'engin de mauvaise qualité, dissimulé par cet homme de 37 ans, était bourré d'explosifs généralement utilisés pour les pétards, a indiqué un policier à l'AFP.
L’ONU tape du poing. Les violentes manifestations qui ont frappé l’Inde n’ont pas laissé insensible la communauté internationale. Dans un communiqué, Navi Pillay a ainsi fait part de son "profond chagrin" face à ce "crime terrible". Et réclame aux autorités indiennes l’organisation d’un "débat d’urgence" pour prendre des décisions pour lutter contre ce phénomène qui touche des femmes de toutes les classes et castes, et qui requiert des solutions nationales".
Les femmes indiennes ne sont pas les seules touchées, et l’ONU s’en inquiète vivement. Les enfants sont aussi souvent victimes de viol. "Il est maintenant temps que l'Inde renforce son régime juridique contre le viol", a tancé la Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, avant de rappeler dans son communiqué un autre fait divers tragique : "en octobre, une jeune fille de 16 ans Dalit (communément appelée "intouchable", ndlr) s'est suicidée par immolation après avoir été violée dans l'Haryana, un Etat où un niveau alarmant de violences sexuelles a été signalé".