La fin du cauchemar. Les deux journalistes français condamnés en Indonésie à deux mois et demi de détention pour un reportage d'Arte sans autorisation sont arrivés mercredi matin à l'aéroport de Roissy, a indiqué la chaîne de télévision franco-allemande.Thomas Dandois, 40 ans, et Valentine Bourrat, 29 ans, "sont arrivés à Roissy à 6h40. Ils étaient en bonne forme et ont retrouvé leurs proches. Puis ils ont pris un petit-déjeuner et ont rencontré brièvement deux officiels du Quai d'Orsay avant de sortir de l'aéroport", a précisé un journaliste de la chaîne joint par l'AFP. "Valentine a dit avoir envie de se promener dans les rues de Paris, et Thomas de passer la journée avec ses enfants", a ajouté Lionel Jullien.
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Condamnés à deux mois de prison. Les journalistes avaient été condamnés vendredi par un tribunal de Papouasie à deux mois et demi de prison, peine couverte par leur détention provisoire, dans cette province de l'est de l'archipel, où ils avaient été arrêtés le 6 août, pour avoir abusé de leur visa de tourisme pour réaliser un reportage sur des séparatistes en Papouasie pour un magazine d'Arte. Les journalistes étrangers sont obligés d'obtenir un visa de journaliste et une autorisation -rarement accordés- pour se rendre dans cette région. Les deux journalistes étaient arrivés mardi après-midi à l'aéroport de Jakarta pour une escale de quelques heures, au cours de laquelle ils ont rencontré l'ambassadeur de France en Indonésie, Corinne Breuzé, et le chef de la section consulaire, Pierre-Antoine Gounand. L'ambassade de France s'était beaucoup impliquée dans ce dossier.
Contrôle des autorités. Selon l'Alliance indépendante des journalistes d'Indonésie, c'est la première fois que des journalistes étrangers sont condamnés en Papouasie pour avoir enfreint la législation relative à l'immigration. D'autres journalistes étrangers interpellés par le passé pour avoir effectué des reportages sans autorisation en Papouasie ont été expulsés d'Indonésie. Des ONG ont déploré la condamnation des deux Français et l'avocat indonésien des journalistes a estimé que cette condamnation n'était "pas très bonne" pour la couverture médiatique, dans la mesure où elle "ouvre la porte à la criminalisation des activités journalistiques". L'Indonésie surveille de très près les activités de la presse en Papouasie où les forces gouvernementales sont confrontées depuis plusieurs décennies à une rébellion séparatiste.