COURSE CONTRE LA MONTRE - L’épouse du Français condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie a évoqué mercredi sa “peur” d’une prochaine exécution.
Le compte à rebours est lancé pour sauver le Français Serge Atlaoui. Condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, il a vu sa demande de grâce récemment rejetée. Son épouse a confié sa “peur” de le voir exécuté prochainement tandis que ses avocats font tout pour suspendre cette exécution.
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“Garder espoir”. Il a une ‘“épée de Damoclès au-dessus de sa tête” qui “nous place dans une situation d’urgence”, a confié mercredi, son épouse, Sabine Atlaoui, lors d'un point presse. “Il a peur de ne plus revoir ses enfants, de ne plus me revoir”, a poursuivi cette mère de famille, qui dit pourtant vouloir “garder espoir”. Au micro d'Europe 1, Sabine Atlaoui a raconté son quotidien : "je vis avec le téléphone à côté du lit. Les nouvelles peuvent arriver très vite". Selon elle, elle ne sera prévenue de son exécution que 72 heures avant. Avec le voyage, elle ne pourrait arriver que le troisième jour. "Lui dire 'bonjour et au revoir' en même temps, non, il ne faut pas que ça arrive, ce n'est pas possible", a-t-elle confié, émue.
Les faits. Serge Atlaoui, âgé de 51 ans, avait été arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d’ecstasy, à Tangerang, ville de la banlieue de Jakarta. Il a été condamné en 2007 à la peine capitale pour trafic de drogue. Incarcéré en Indonésie depuis dix ans, il s’est toujours défendu d’être un trafiquant. Il affirme être parti dans ce pays pour une courte période, afin d’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique.
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Tentative de la dernière chance. Serge Atlaoui a vu récemment sa demande de grâce rejetée par le président de la République indonésienne. Ses avocats ont déposé mardi une demande en révision du procès, auprès du tribunal de Tangerang. Cette procédure, en théorie non suspensive, s’apparente à une tentative de la dernière chance.
Et la diplomatie française ? Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, devait se rendre en Indonésie cette semaine pour plaider en faveur d’une suspension de la procédure. Il a dû reporter son voyage en raison de la crise ukrainienne. Mais il a eu au téléphone son homologue indonésien, Retno Marsudi, pour lui rappeler “l’attachement de la France à la non-exécution” de Serge Atlaoui. De son côté, François Hollande avait écrit au président indonésien fin janvier pour lui demander de surseoir l’exécution du Français.