Indonésie : les journalistes français "n'ont fait que leur travail"

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Xavier Yvon avec , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Thomas Dandois et Valentine Bourrat, arrêtés en Indonésie le 6 août dernier sont jugés à partir de lundi.

Le procès de deux journalistes français s'ouvre lundi en Indonésie.  Thomas Dandois et Valentine Bourrat ont été arrêtés le 6 août dernier alors qu'ils tournaient un reportage sur les rebelles séparatistes papous, pour la chaine Arte. Les deux journalistes comparaissent pour "usage abusif de visa d'entrée", car ils sont entrés avec un visa de touriste, sachant qu'ils n'obtiendraient jamais un visa de presse pour couvrir ce sujet hautement sensible en Indonésie. Ils risquent jusqu'à 5 ans de prison.

L'un des membres du comité de soutien, Pierre Creisson, également journaliste, a connu lui aussi l'enfermement avec Thomas Dandois au Niger. Il a régulièrement son ami au téléphone depuis son lieu de détention. Il témoigne au micro d'Europe 1.

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"Ils sont coincés sur un canapé". "Thomas est un petit peu en colère. Il n'en peut plus, il en a ras le bol. Il a des jumeaux et il a envie de rentrer chez lui", confie Pierre Creisson. "Cela fait déjà deux mois et demi qu'ils sont sur place. Ils dorment sur un canapé au service immigration de Jayapura. Ils sont en résidence surveillée mais ils n'ont pas le droit de sortir, ils sont coincés. Et (coincé) sur un canapé, le temps est vraiment très long", précise le confrère et ancien compagnon de galère de Thomas Dandois pendant près d'un mois de détention au Niger en 2008.

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"Il y a une sévérité tout à fait inédite". Mais l'optimisme des premières semaines semble peu à peu laisser place à l'inquiétude. "Il y a eu plusieurs cas avant eux et à chaque fois les journalistes ont été expulsés dans les deux jours qui suivaient", explique le journaliste. "Jusqu'à maintenant, on pensait que la situation allait s'arranger et qu'ils n'iraient pas au procès. Donc on n'était pas très inquiet. Mais maintenant, ils vont au procès. Il y a une sévérité tout à fait inédite, c'est bien la première fois que l'on voit une chose pareille", s'étonne-t-il.

"On attend de la clémence du nouveau président". "Je pense que cela a un rapport avec le calendrier électoral", estime Pierre Creisson pour qui cette échéance est également porteuse d'espoir. "On a attend maintenant un nouveau président, qui va arriver le jour du début du procès de Thomas et  Valentine. On attend vraiment de la clémence de la part de ce président parce que cela semble assez logique : ils n'ont rien fait de mal, ils n'ont fait que leur travail", conclut-il.

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La mobilisation de leurs proches se poursuit à travers une pétition en ligne et des rassemblement de soutien.