Seuls les Kurdes, semble-t-il, sont capables de mettre l’Etat islamique en déroute. Mardi, l'ancien Premier ministre français François Fillon se rend au Kurdistan, pour y rencontrer des réfugiés chrétiens. En livrant des armes aux Kurdes, la France a promis mi-août de les aider à combattre les islamistes qui mettent l’Irak à feu et à sang, en leur livrant des armes. Europe 1 s’est rendu en Irak et a vu la frustration des combattants kurdes, qui disent attendre cet arsenal.
Dans un village à trois kilomètres des premières positions islamistes, là où le besoin se fait le plus sentir, on affirme ne pas avoir encore vu la couleur de ces armes, près de trois semaines après l’annonce française. Pourtant, l’Elysée avait promis de "faire acheminer des armes dans les heures qui viennent", le 13 août. Chez Mahmoud, un combattant, l’attente a fait place à la colère. "On est un peu abattus, mécontents même, de voir que ça prend autant de temps pour arriver", dit-il à Europe 1.
Pourtant, on confirme à Europe 1 des livraisons d'armes en Irak, par trois rotations organisées rapidement. En parallèle, une équipe des forces spéciales françaises a commencé à former 200 miliciens kurdes à l'utilisation du canon de campagne.
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Des armes vieillottes. La pression des islamistes est intense, alors Mahmoud espère que la France "va accélérer le mouvement". Pour lui, ces armes sont "la seule façon de réussir à repousser les terroristes, car nos armes ne servent à rien".
Tout ce que les peshmergas ont pu montrer au journaliste d’Europe 1, ce sont de vieilles kalachnikovs. L’un d’elles s’est même enrayée quand un militaire kurde a voulu la faire fonctionner. "Plus de 60% de nos armes sont vieilles. Et lorsque l’on peut s’en servir" face aux djihadistes, "ce n’est que parce que l’on est tout près d’eux".
Quelques blindés, récupérés des islamistes. En effet, les islamistes de l’Etat islamique ont pu récupérer des armes de l’armée irakienne, notamment lors de la prise de la ville de Mossoul. Et cet arsenal n’est autre que ce que leur ont donné les Américains. "On manque cruellement de pièces d’artillerie", explique un Kurde, "car en face, ils en ont et les utilisent très intelligemment. On a aussi besoin de plus de blindés et d’obus de mortiers", explique-t-il.
Certes, près de la position kurde, il y a bien quelques pick-up avec des mitrailleuses ou encore des véhicules blindés. Mais il ne faut pas se tromper, assure le commandant de la région. Ils ne viennent pas des pays occidentaux mais des "djihadistes qui les ont abandonnés ici".
Ces militaires un peu désabusés espèrent aussi recevoir de quoi détecter les explosifs. Dans leur fuite, les islamistes ont piégé les bâtiments. Dans une mosquée, par exemple, un bâton de dynamite avait été placé dans un micro, prêt à exploser si quelqu’un voulait entamer une prière.