L'INFO. Le gouvernement français a bien respecté sa promesse de livrer des armes aux Kurdes, qui combattent l'Etat islamique en Irak, selon les informations d'Europe 1. Sur le terrain, des combattants kurdes confiaient à Europe 1 lundi n'en avoir pas vu la couleur. Pourtant, mi-août, à la demande expresse de François Hollande, les services spéciaux français ont réalisé trois livraisons par voie aérienne. En quelques jours, des rotations pour des livraisons d’armes ont été organisées. Le 13 août, François Hollande avait promis de "faire acheminer des armes dans les heures qui viennent".
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Un armement léger. Certes, on est très loin du pont aérien qui déverserait des tonnes d'armes sur les lignes de front du Kurdistan. Mais cela n'est ni possible, ni souhaitable. La France n’est pas en possession d’un stock suffisant de munitions pour l'armement dont disposent les peshmergas kurdes, essentiellement un arsenal d'origine russe ou soviétique. Ces armes sont de calibre 7,62 alors que les Français utilisent du 5,56.
Par ailleurs, il était hors de question pour Paris de livrer des armes ultra-sophistiquées, de type missile de dernière génération. Leur prix est très élevé et la France n'en possède pas un stock important. Elles seraient d’ailleurs inutiles. Les djihadistes de l'Etat islamiques n'ont pas encore utilisé les armes lourdes (avions et blindés) récupérées sur l'armée irakienne en déroute. Ce matériel de très bonne qualité avait été livré par les Etats-Unis mais il est à ce stade trop sophistiqué pour les combattants de l'Etat islamique.
Les affrontements dans le nord de l'Irak consistent principalement dans du combat de type infanterie légère, avec des raids et des coups de main menés par des miliciens et non des soldats professionnels.
Ce qui peut faire la différence dans ce type de combats, ce sont les appuis. C'est la raison pour laquelle les Français ont surtout livré des mitrailleuses de 12,7, des calibres 50.
Les forces spéciales françaises forment les Kurdes. En parallèle, une équipe des forces spéciales françaises a commencé à former 200 miliciens kurdes à l'utilisation du canon de campagne, un vieil obusier de 122 d'origine soviétique, réputé pour son efficacité. Ces hommes se sont installés discrètement mais rapidement pour entraîner sur le long terme des artilleurs kurdes aux tirs directs dans un premier temps, puis aux tirs indirects.
Ces instructeurs français sont par ailleurs des spécialistes du guidage au sol et seraient capables en cas de besoin de diriger des frappes d'avions français ou américains contre l'Etat islamique.
Par ailleurs, la France a aussi organisé des livraisons humanitaires, quatre rotations dont un parachutage pour un total de 63 tonnes de vivres et de médicaments.