L'INFO. Des centaines d'étudiants et professeurs de l'université de Ramadi, en Irak, ont été gardés plusieurs heures comme otages par des islamistes. Ils ont été libérés par les forces de sécurité qui continuent de combattre les assaillants sur le campus
Ils tuent les gardes et font sauter un pont. Des combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste ultra-radical qui officie en Syrie, se sont emparés samedi de l'université, à 100 km de Bagdad, après avoir tué les gardes et fait sauter un pont menant à l'établissement, selon la police.
Un assaut qui fait 59 morts. Les forces de sécurité irakiennes ont lancé un assaut qui s'est soldé par 59 morts, dont 21 policiers et 38 insurgés. Les forces de sécurité ont ensuite encerclé le bâtiment dans lequel des coups de feu ont été entendus. Environ 1.000 étudiants sont parvenus à s'enfuir avant l'assaut, et d'autres ensuite.
"Une leçon que vous n'oublierez jamais". Une étudiante se trouvant à l'intérieur du bâtiment a expliqué par téléphone qu'elle avait été regroupée avec les autres femmes, puis que le chef des insurgés était venu leur parler. "Nous allons vous donner une leçon que vous n'oublierez jamais", a-t-il lancé.
Les combats se poursuivent. Finalement, l'ensemble des étudiants pris en otages ont été libérés par les forces de sécurité. "Tous les étudiants pris en otages ont été libérés à l'université Al-Anbar", dans la ville de Ramadi, à l'ouest de Bagdad, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Saad Maan. Des étudiantes ont été évacuées en pleurs du campus des filles par les forces de sécurité qui ont, selon une source de sécurité, réussi à les faire sortir dans des bus après avoir tué les combattants qui les tenaient en otages.
Les combattants du groupe radical de l'Etat islamique en Irak et au Levant occupent toujours plusieurs bâtiments et les forces spéciales aidées de l'armée et de la police tentent de les en déloger.
EIIL contrôlait des quartiers de Ramadi. Des insurgés, dont des membres de l'EIIL, et des tribus hostiles au gouvernement ont pris le contrôle de quartiers de Ramadi et de la totalité de Fallouja, à 60 km de Bagdad, un développement inédit depuis l'insurrection ayant suivi l'invasion américaine de 2003. Depuis, l'armée a repris la majorité de Ramadi, mais l'assaut contre l'université souligne l'impuissance des autorités à rétablir totalement leur contrôle sur la ville.
Les autorités imputent l'escalade de la violence dans le pays à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine. Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s'estime marginalisée et maltraitée par les autorités.