L'INFO. C'est officiel, il est le vainqueur du scrutin. Hassan Rohani, soutenu par les courants modérés et réformateurs, est arrivé samedi largement en tête du premier tour de l'élection présidentielle en Iran, avec 50.68% des voix .
Avant la proclamation des premiers résultats, Hassan Rohani a remercié dans un communiqué ses partisans qui se sont mobilisés pour "créer cette merveille". "Cette victoire est une victoire de la sagesse, une victoire de la modération, une victoire de la croissance et de la conscience et une victoire de l'engagement sur l'extrémisme et les mauvais esprits", a déclaré Hassan Rohani à la télévision d'Etat, en tendant la main aux vaincus, les "principlistes", soutiens indéfectibles du guide suprême.
Dans tout le pays les scènes de liesse ont duré toute la nuit :
It's 2am in #Tehran and people are still on the streets celebrating, chanting, cars honking. #IranElection#Iranpic.twitter.com/fey8cagphU— Negar Mortazavi (@negarmortazavi) June 15, 2013
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Quid des autres candidats ? Il devançait largement trois conservateurs: le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf (15,6%), l'ex-commandant des Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite du régime, Mohsen Rezaïe (11,3%) et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili (11,4%). Les deux autres candidats, l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati et Mohammad Gharazi étaient déjà hors-course.
Il fallait obtenir plus de 50% des suffrages lors du premier tour pour être élu. Hassan Rohani a remporté 50.8% des voix. Dans le cas contraire, un deuxième tour aurait été organisé la semaine suivante entre les deux candidats les mieux placés. La participation aurait atteint, selon les derniers chiffres, entre 70 et 80%, selon la télévision iranienne.
L'image-symbole symbole qui circulait dès samedi sur les réseaux sociaux : "Nous avons gagné !" :
"We Won!" new version of Green poster circulating on facebook. Purple background is color of #Rowhani camp. #Iranpic.twitter.com/FaSsuQkHYe— Negar Mortazavi (@negarmortazavi) June 15, 2013
Qui est Rohani ? Hassan Rohani, 64 ans, était le responsable des négociations sur le dossier nucléaire entre 2003 et 2005 sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami (1997-2005). Il prône plus de souplesse dans les discussions avec les grandes puissances pour alléger les sanctions décrétées contre l'Iran et qui ont provoqué une grave crise économique.
Hassan Rohani a bénéficié cette semaine du désistement du candidat réformateur Mohammad Reza Aref. Il a aussi reçu le soutien des anciens présidents Mohammad Khatami et Akbar Hashemi Rafsanjani, ce dernier ayant lui-même été exclu du scrutin par le Conseil des gardiens, une institution proche du guide suprême de la Révolution islamique.
Un succès pour "la nation iranienne", selon Khamenei. Malgré le net échec des candidats conservateurs qu'il soutenait officieusement, Ali Khamenei a jugé que la forte mobilisation, qu'il avait appelée de ses voeux, démontrait la confiance des Iraniens dans les institutions. "Le véritable vainqueur de l'élection d'hier est la grande nation iranienne qui a été capable de prendre une position tranchée avec l'aide de Dieu", a dit le guide suprême, cité par l'agence Fars.