Quatre attaques en une semaine. Elles sont quatre, peut-être plus. A Ispahan, au cœur de l'Iran, quatre femmes au moins ont été attaquées à l'acide en une semaine. Toutes ont subi la même agression : alors qu'elles étaient au volant de leur voiture, des hommes en scooter passent à hauteur de leur véhicule et leur projettent de l'acide au visage. Des attaques brutales qui ont créé une psychose dans cette ville touristique, rapidement propagée à l'ensemble du pays. Des manifestations ont eu lieu à Ispahan et à Téhéran et de nombreuses rumeurs sur de nouvelles attaques à l'acide notamment à Téhéran, Machhad, Tabriz et Yazd ont circulé sur les réseaux sociaux.
1000 #Iran protesters in Isfahan press gov't to stop recent acid attacks on young women. http://t.co/BE0QYCwJSApic.twitter.com/2Rhjou6IGY— Kenneth Roth (@KenRoth) 22 Octobre 2014
>> Un collectif d'artistes iraniens s'est emparé de l'affaire en publiant cette vidéo, rapporte le site de France 24. A deux sur leurs motos, on les voit interpeller des jeunes femmes… pour finalement leur offrir des roses.
Fermeté du gouvernement. Le gouvernement de Téhéran a rapidement réagi, promettant "la punition la plus sévère" aux responsables de ces agressions. "Les gens ne doivent avoir aucun doute. Le gouvernement fait tout pour arrêter et remettre à la justice le ou les responsables de ces crimes. La plus dure punition attend ceux qui ont commis ces crimes", a déclaré le président Hassan Rohani lors du conseil des ministres.
Selon certaines rumeurs sur les réseaux sociaux, les victimes des attaques à Ispahan ne respectaient pas le code vestimentaire imposé par la loi, qui les oblige à recouvrir d'un voile ou d'un foulard leurs cheveux et leur nuque. Ce qui a été démenti par les autorités.
Un débat sociétal derrière ces attaques ? Le ministère de la Justice a également lancé une sévère mise en garde "aux groupes contre-révolutionnaires" et certains "sites d'informations et médias qui font de la provocation" en liant ces attaques à une loi actuellement en discussion au Parlement. Cette loi, intitulée "soutien à ceux qui font la promotion de la vertu et combattent le vice", vise à soutenir les citoyens qui encouragent les femmes à respecter le voile islamique. La loi précise que les simples citoyens peuvent uniquement "conseiller verbalement" les femmes à respecter le voile et leur interdit "toute action" dans ce sens.
Les questions de mœurs, celle du voile particulièrement, sont des sujets très polémiques en Iran. Une manifestation avait déjà rassemblé des milliers de personnes qui protestaient contre l'assouplissement du port du hijab en mai dernier. Le voile est obligatoire en Iran depuis la révolution de 1979.