L'annonce par Téhéran de la modernisation de son site nucléaire de Natanz (centre) est "un signal négatif" et constitue une "nouvelle violation" des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, a indiqué vendredi le ministère des Affaires étrangères.
"Il s'agit d'un signal négatif alors que nous nous préparons à tenir de nouvelles discussions avec les Iraniens. Nous appelons donc une fois encore l'Iran à mettre ses actes en conformité avec ses obligations internationales", a déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point-presse. "Nous sommes extrêmement préoccupés par l'annonce iranienne de l'utilisation à venir de centrifugeuses de nouvelle génération pour enrichir l'uranium sur le site de Natanz", a-t-il ajouté.
Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran a informé dans une lettre datée du 23 janvier que "des centrifugeuses de type IR2m seraient utilisées dans l'unité A-22" du site d'enrichissement d'uranium de Natanz. Cette utilisation "augmentera significativement les capacités iraniennes d'enrichissement et constitue à ce titre une nouvelle violation par l'Iran des résolutions du Conseil de sécurité et du Conseil des gouverneurs" de l'AIEA, a poursuivi le porte-parole du Quai d'Orsay. "C'est tout l'inverse de ce que l'on attend des autorités iraniennes, qu'elles s'engagent de bonne foi dans les négociations", a-t-il dit. "Nous attendons une réponse à notre proposition de rencontre depuis décembre. On ne peut pas rester éternellement dans l'expectative", a-t-il ajouté.
Après plusieurs mois d'interruption, le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) a repris contact avec l'Iran à la mi-décembre, en espérant renouer le dialogue avant fin décembre, puis avant fin janvier. Mais les tractations ont traîné, chaque camp se rejetant la responsabilité du report. Les grandes puissances soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que le pays dément. La Maison Blanche a qualifié jeudi de "nouvelle escalade" l'annonce par l'Iran de la modernisation de son site de Natanz et le vice-président américain Joe Biden a appelé Téhéran à reprendre les négociations, en entamant vendredi à Berlin une tournée européenne.
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