Le débat sur la légalisation de l'avortement est relancé en Irlande après la mort à l'hôpital d'une jeune femme victime d'une septicémie après s'être vu refuser le droit de mettre fin à sa grossesse alors qu'elle faisait une fausse couche.
Plusieurs enquêtes ont été lancées après la mort, le 28 octobre, de Savita Halappanavar, une jeune femme âgée de 31 ans et de nationalité indienne qui vivait à Galway depuis 2008. Le Premier ministre irlandais, Enda Kenny, a fait savoir qu'il attendait les résultats de ces investigations. "Je pense qu'il vaut mieux attendre d'avoir tous les éléments" avant de se prononcer sur cette affaire, a souligné le chef du gouvernement, faisant part de ses condoléances à la famille.
Le coeur du foetus battait encore
Selon son mari, les médecins l'avaient informée une semaine avant sa mort qu'elle était en train de faire une fausse couche. Ils ont ensuite découvert qu'elle développait une septicémie mais, le foetus présentant encore une activité cardiaque, ils ont refusé ses demandes d'interruption de grossesse. Elle a succombé trois jours après le décès du bébé et un curetage.
L'agence de presse britannique Press Association a précisé que la femme, une dentiste, était enceinte de 17 semaines. Son mari, Praveen Halappanavar, 34 ans, a confié que sa femme avait ressenti de violentes douleurs. Lorsqu'elle a réclamé un avortement, on lui a répondu que l'Irlande était "un pays catholique", a-t-il rapporté.
Selon le quotidien The Irish Times, le col de l'utérus était totalement dilaté et le liquide amniotique fuyait, ce qui empêchait toute survie du foetus.
Des personnalités politiques pour l'avortement thérapeutique
Plusieurs personnalités politiques ont appelé le gouvernement mercredi à adopter une loi permettant aux médecins de légaliser les interruptions de grossesse dans les cas où la vie de la mère est menacée. Deux députées de gauche, Clare Daly et Joan Collins, ont reproché au gouvernement de ne pas avoir fait adopter, en début d'année, le projet de loi X Case qui aurait permis l'introduction d'une autorisation d'avorter dans les situations les plus graves.
"Une femme est morte parce que l'hôpital de Galway a refusé de pratiquer un avortement nécessaire pour éviter tout risque pour sa vie", a regretté Clare Daly. "On a donné la priorité à un foetus non viable au détriment de la femme, qui a malheureusement développé une septicémie et en est morte."