5,6 millions d'Israéliens étaient convoqués aux urnes mardi, jour férié, pour les élections législatives. Des 32 partis en lice, le Likoud de Netanyahou semblait être le grand favori pour remporter ce scrutin. Mais le résultat s'annonce plus serré que prévu au regard des premiers résultats.
>> Mise à jour, 21h02 : selon un premier sondage sorti des urnes, les listes centriste Yesh Atid et d'extrême droite Foyer Juif, proche des colons, ont réalisé une percée aux élections législatives de mardi en Israël, ce qui risque de mettre en difficulté le Premier ministre Benjamin Netanyahou.
Netanyahou était grand favori... Selon les instituts de sondage, le leader du Likoud devait obtenir un troisième mandat de Premier ministre. Grâce notamment à l'alliance effectuée avec le mouvement d'extrême-droite Israël Beitenou (Notre maison Israël). Il devait récupérer 34 sièges. En cas de victoire, Benjamin Netanyahou s'est notamment engagé à poursuivre la colonisation des terres palestiniennes occupées lors de la guerre des Six-Jours de 1967.
... et très soutenu. Malgré l'opposition de ses partenaires occidentaux et des relations déjà très tendues avec le président américain Barack Obama, Netanyahou peut compter sur quelques soutiens de marque, en Amérique. Deux, principalement, cités par Le Monde: Chuck Norris et Donald Trump ! Dans une vidéo, chacun a soutenu publiquement "Bibi" Netanyahou. "Vous pensez peut-être que je suis un homme fort dans mes films, mais dans un environnement difficile comme celui du Proche-Orient, Israël a son propre homme fort. Son nom est Bibi Netanyahou", dit notamment la vedette de Walker, Texas, Ranger dans un court film sous-titré en hébreu.
Le milliardaire Donald Trump s'est dit "fan d'Israël", souhaitant l'élection d'un "Premier ministre fort" pour un "Israël fort".
Mais gare au Parti travailliste. Pour contrer le puissant Likoud, le Parti travailliste a fait campagne sur le ras-le-bol des classes moyennes, écrasées par les charges. Il va essayer de surfer sur le mouvement de mécontentement qui a conduit 500.000 personnes dans les rues à l'été 2011. Il a enrôlé pour cela Stav Shafir, égérie de la contestation. "Les Israéliens ont toujours voté pour la sécurité. Du coup, vous voyer toute une bande d'anciens militaires à la tête de ce pays, et on observe les écarts sociaux parmi les plus grands dans le monde", déplore-t-elle au micro d'Europe 1. Le Parti travailliste pourrait récupérer une dizaine de sièges pour se retrouver avec 17 ou 18 députés.
Une bataille pour une nouvelle coalition. Les résultats définitifs ne seront annoncés qu'en début de semaine prochaine. Le président Shimon Peres entamera alors ses consultations afin de déterminer qui a le plus de chances de former la nouvelle coalition. débuteront alors les grandes manoeuvres en vue de former le prochain gouvernement, ce qui pourrait prendre du temps. Techniquement, le nouveau Premier ministre dispose de 42 jours pour former son gouvernement.
Qu'en pensent les Palestiniens ? Ils observent ces élections avec une indifférence mêlée de lassitude. "Quel que soit le vainqueur, le résultat sera le même : les Israéliens veulent cette terre, mais pas le peuple (qui l'habite)", lâche, désabusé, Ahmed Amro, professeur à l'université Al Qods de Ramallah, la capitale de la Cisjordanie. pour le chef de file du Hamas et Premier ministre de Gaza, Ismaïl Haniyeh, "la tendance pour les élections israéliennes évolue d'un gouvernement extrémiste à un autre encore plus extrémiste".