Loi du Talion ou simple opportunité ? Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche l'appropriation par l'Etat de 400 hectares de terrain en Cisjordanie. Quatre cents hectares du bloc de colonies de peuplement d'Etzion, près de Béthléem, ont été déclarés "terres de l'Etat, sur les instructions de la hiérarchie politique", par l'administration civile.
Selon Radio-Israël, la décision a été prise en riposte à l'enlèvement et à l'assassinat de trois adolescents juifs en juin dans le secteur. L'avis publié par l'armée ne mentionne cependant aucune raison à la décision. La mort des trois jeunes Israéliens a enclenché une nouvelle spirale de violences israélo-palestiniennes et, le 8 juillet, le début de la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza. Israël a attribué le meurtre des trois étudiants israéliens au Hamas, l'organisation islamiste qui contrôle la bande de Gaza. Le Hamas nie et dit que, si des membres du Hamas sont impliqués, lui-même n'a jamais été informé de leur projet.
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Une terre promise aux colons. Le mouvement La Paix maintenant, qui s'oppose à la colonisation en Cisjordanie, a estimé que cette appropriation visait à pérenniser une colonie où vivent pour l'heure 10 familles, à proximité d'une yeshiva. La construction d'une importante colonie sur les lieux, appelés "Gevaot", est envisagée par Israël depuis l'an 2000. L'an dernier, le gouvernement a lancé un appel d'offres pour la construction de 1.000 unités de logement à cet endroit. Pour La Paix maintenant, il s'agit de la plus importante appropriation de terres par l'Etat d'Israël en Cisjordanie depuis les années 1980.
Nabil Abou Rdainah, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a demandé à Israël de revenir sur cette appropriation. "Cette décision sera un facteur d'instabilité. Cela ne fera que jeter de l'huile sur le feu, après la guerre à Gaza", a-t-il prévenu. Le conseil des colonies de Gush Etzion a, lui, salué dans un communiqué l'annonce faite dimanche comme le prélude à l'expansion de Gva'ot et à la naissance d'une "nouvelle ville". Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel.
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