L'essentiel. L'idée même d'une trêve semble bien lointaine lundi dans la bande de Gaza. Après de nouvelles frappes, qui ont fait quatre morts côté israélien et sept victimes côté palestinien, l'armée israélienne a demandé lundi soir à la population civile habitant les alentours de l'agglomération de Gaza de se concentrer dans le centre-ville. Dans le même temps, la diplomatie internationale s'active, mais sans résultat apparent. Seul résultat tangible, la France a promis le versement d'une aide de 8 millions en faveur de la population de Gaza.
Une sortie de crise rapide est donc hypothétique, un scénario confirmé par la déclaration, lundi en fin de journée, du Premier ministre israélien. "Nous devons être prêts à une longue campagne jusqu'à ce que notre mission soit remplie", a prévenu Benjamin Netanyahu, avant d'ajouter : "on ne terminera pas cette opération sans avoir neutralisé les tunnels" qui servent au mouvement palestinien Hamas pour attaquer Israël.
La France promet 8 millions. François Hollande a annoncé lundi à son homologue palestinien Mahmoud Abbas, lors d'un entretien téléphonique, le versement par la France d'une première tranche d'aide budgétaire de 8 millions d'euros en faveur de la population de Gaza, en proie à un conflit sanglant. Cette somme "s'ajoutera à l'aide humanitaire exceptionnelle de 3 millions d'euros déjà débloquée pour la population de Gaza", a précisé la présidence française.
L'annonce d'une nouvelle opération d'envergure. L'armée israélienne a demandé lundi soir à la population civile habitant les alentours de l'agglomération de Gaza d'évacuer "immédiatement" leurs foyers pour se rendre dans le centre de cette ville palestinienne, selon un communiqué militaire. "Il y a peu de temps, des appels téléphoniques ont été passés et des SMS envoyés à la population civile de Chajaya, de Zeitoun et de l'est de Jabaliya les exhortant à évacuer immédiatement en direction du centre de la ville de Gaza", a indiqué le communiqué. Ces secteurs sont respectivement situés à la périphérie est, sud et nord de la ville de Gaza.
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De nouvelles victimes. Le conflit en cours a fait de nouvelles victimes dans les deux camps. Cinq soldats ont été tués lundi en Israël quand un obus de mortier tiré depuis la bande de Gaza est tombé tout près de la frontière, dans la région d'Eshkol, a annoncé la radio militaire israélienne. Le tir a depuis été revendiqué par le Hamas. Une heure plus tard, Tsahal annonçait avoir tué cinq combattants palestiniens dans le sud d'Israël.
Dans le même temps, une puissante explosion dans une aire de jeux d'un camp de réfugiés du nord de la bande de Gaza a coûté la vie à huit enfants et deux adultes lundi, faisant également une quarantaine de blessés, selon les services médicaux palestiniens. Les habitants ont accusé Israël d'avoir mené une frappe aérienne mais l'Etat hébreu a démenti toute responsabilité, déclarant que l'explosion était due à une roquette et qu'il s'agissait d'une erreur de tir du Hamas. Au total, on dénombre au moins 25 victimes, dont onze enfants, au cours de la journée.
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Un autre missile s'est abattu sur le plus grand hôpital de Gaza, sans faire de victime.
L'Occident veut "augmenter la pression" pour favoriser un cessez-le feu. Même s'il n'est pas certain que leur message soit entendu, les dirigeants français, américain, allemand, anglais et italien ont affirmé lundi au cours d'un entretien téléphonique leur volonté "d'augmenter" la "pression" pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
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