Afin de disperser des manifestants dont la protestation contre un projet d'urbanisation a viré à la contestation du gouvernement islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan, la police turque a eu recours vendredi aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau à Istanbul.
Selon la Chambre médicale d'Istanbul, l'intervention des forces de l'ordre a fait des dizaines de blessés, dont une touriste égyptienne de 34 ans dans un état grave après avoir été touchée à la tête par une grenade lacrymogène. Elle souffre d'une hémorragie cérébrale et a subi une opération.
Douze personnes, dont un député soutenant la cause kurde et un photographe de Reuters, présentent des traumatismes. On compte aussi des centaines d'intoxication liées aux nuages de gaz lacrymogènes, qui ont gagné la place Taksim, haut lieu de la contestation politique en Turquie.
"Il ne s'agit plus du sort de quelques arbres, mais de la pression que nous impose ce gouvernement. On en a assez, nous n'aimons pas la direction qu'est en train de prendre notre pays", a dit Mert Burge, un étudiant de 18 ans venu soutenir les manifestants après avoir appris les incidents. "Nous resterons ici ce soir et on dormira dans la rue s'il le faut", a-t-il ajouté.