La terre a encore tremblé en Italie. Trois fortes secousses de magnitude supérieure à 5 ont été ressenties mardi en Emilie-Romagne, dans le nord-est de l'Italie. Cette zone avait été touchée plusieurs heures auparavant par un violent séisme, neuf jours après un premier séisme meurtrier. Selon des données préliminaires, le nouveau tremblement de terre se serait produit à une profondeur de seulement un kilomètre. La secousse très longue a été ressentie par des journalistes des chaînes en continu et à la protection civile de Modène, où les bureaux ont été évacués, a indiqué un porte-parole. Europe1.fr fait le point sur la situation.
Dix-sept morts et des disparus
Le bilan humain est lourd. Au moins dix-sept personnes sont mortes mardi. Trois personnes sont notamment mortes dans l'effondrement d'une usine à San Felice del Panaro. Selon Salvatore Iannizzotto, commandant des carabiniers de Modène, le curé de Rovereto di Novi est également mort, mais on ne sait pas encore si la cause est due à un malaise ou suite à l'écroulement de bâtiment. Le prêtre de l'église de Carpi, près de Modène, a lui été mortellement blessé dans l'écroulement d'une partie de la cathédrale. Mercredi matin, la découverte du corps d'un disparu a fait monter le bilan à 17 morts. "La situation est très grave, nous avons de nombreux blessés et des personnes qui souffrent de contusions", a déclaré le maire de Concordia, Carlo Marchini. Selon un dernier bilan diffusé mercredi en fin de journée, le séisme aurait fait pas moins de 350 blessés.
Nombreux édifices endommagés
Sur le plan matériel, les dégâts sont évidemment importants. A Mirandola, de nombreuses églises ont été gravement endommagées. Dans cette zone riche en patrimoine culturel et prospère en raison de la présence de nombreuses PME, le nouveau séisme a aussi provoqué l'effondrement de bâtiments déjà à demi-écroulés depuis le tremblement de terre de magnitude 6 du 20 mai.
La secousse a été ressentie dans tout le centre-nord de l'Italie, de Bolzano, près de la frontière avec l'Autriche, à Milan, ainsi qu'en Toscane, où les bureaux publics ont été évacués par précaution. A Venise, un vent de panique a soufflé lorsqu'une statue est tombée, effleurant une passante, près du Piazzale Roma, la place de la gare ferroviaire.
La vie au ralenti
Des évacuations d'écoles et de bâtiments publics ont été décidées jusque dans le Val d'Aoste, à la frontière avec la France et de très nombreuses personnes sont descendues dans les rues. Dans la grande ville de Bologne où le séisme a été nettement ressenti, la circulation des trains a été interrompue vers Vérone, Milan ainsi que vers Mantoue et Modène, ont annoncé les chemins de fer italiens. Par précaution, les quelque 3.000 salariés des usines de Ferrari près de Modène ont été renvoyés chez eux pour la journée. "Je garantis que l'Etat fera tout ce qu'il doit faire et tout ce qui est faisable dans les plus brefs délais pour garantir le retour à une vie normale dans cette région importante pour l'Italie", a déclaré le chef du gouvernement Mario Monti en présentant ses condoléances aux familles des victimes.
Les pompiers débordés
Les standards des pompiers et de la protection civile ont été submergés d'appel et les communications téléphoniques ont été très perturbées dans les minutes suivant la secousse. La Protection civile a organisé une cellule de crise pour gérer la situation. En Emilie-Romagne, dans la région de Modène et Ferrare, quelque 7.000 personnes sont assistées par environ 1.400 secouristes dans 89 campements de fortune installés dans des écoles, des terrains de sport ou des hôtels, avec des arrivées continues de gens angoissés par les nouvelles secousses.
Les pompiers à l'oeuvre (en italien) :
Des séismes à répétition
Depuis une dizaine de jours, l'Italie a enregistré de nombreuses secousses ou répliques du séisme du 20 mai dont l'épicentre était proche de Ferrare. Un total de 417 secousses avaient été enregistrées jusqu'à lundi, dont trois d'une magnitude supérieure à 5, selon les médias. A la suite du séisme du 20 mai, le gouvernement avait proclamé l'état de catastrophe naturelle pour cette région et avait affecté 50 millions d'euros pour les premières opérations d'assistance dans cette zone.