L’INFO. Il aura maintenu le suspense jusqu’au bout. Mercredi matin, Silvio Berlusconi, chef de file du Peuple de la Liberté (PDL), assurait ne pas avoir encore décidé s’il voterait ou non la confiance au gouvernement italien, dirigé par Enrico Letta. Le Cavaliere a finalement créé la surprise en appelant à la mi-journée les parlementaires à donner leur feu vert, semblant résoudre une crise qu’il a lui-même déclenchée samedi. Les sénateurs ont voté à une large majorité la confiance au gouvernement en place, à 235 sur 307 présents.
"Nous avons décidé de voter la confiance". Dans une courte allocution au Sénat, Silvio Berlusconi, la mine sombre, a donc appelé à voter la confiance au gouvernement Letta, une décision prise "non sans débat interne", après avoir entendu les promesses du président du Conseil pour une baisse des impôts et des réformes économiques et judiciaires. La déclaration a été accueillie par un silence stupéfait dans le camp du Cavaliere.
Un peu plus tard, les sénateurs ont voté massivement la confiance au gouvernement, à 235 pour sur 307 présents. 70 sénateurs ont voté contre cette motion de soutien cruciale.
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Un "geste fou". Avec cette décision, Silvio Berlusconi met fin à la crise politique qu’il a… lui-même provoquée. Samedi, les ministres de son parti ont démissionné à sa demande du gouvernement de coalition dirigé par Enrico Letta.
Un "geste fou et irresponsable, entièrement destiné à protéger les intérêt personnels" de Silvio Berlusconi, avait alors estimé l'actuel chef du gouvernement. Le Cavaliere craignait en effet la perte très probable d'ici la mi-octobre de son siège de sénateur, qui lui garantit une immunité parlementaire, après sa condamnation définitive de 1er août à une peine de prison pour fraude fiscale.
Berlusconi lâché par son camp. Mais au sein du parti de Silvio Berlusconi, la grogne n’a cessé de monter après ce coup d’éclat et plusieurs dissidents se sont dits prêts à voter la confiance au gouvernement Letta. Mercredi matin, ils étaient 25 sénateurs PDL, sur 91, à être prêts à faire scission et à former leur propre groupe parlementaire. D'après Maurizio Sacconi, l'un de ces sénateurs rebelles, le Cavaliere a dû "prendre acte du fait que seul un quart du parti était en faveur de la censure".