La crise politique semble prendre fin en Italie. Après deux mois de tergiversations dans le landerneau politique, résolus par la réélection de Giorgio Napolitano à la présidence, la nomination d'Enrico Letta au poste de chef du gouvernement, et la formation d'un gouvernement alliant gauche et droite par ce dernier, l'Italie repart dans le bon sens. Lors de son discours d'introduction, lundi, le nouveau chef du gouvernement a même réservé quelques surprises à ses ministres. Retour sur les annonces majeures.
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Non cumul des indemnités. La première mesure de l'exécutif d'Enrico Letta sera la suppression des salaires des ministres également parlementaires qui touchent déjà une indemnité en tant qu'élus, "pour donner l'exemple". Le chef du gouvernement a réservé la primeur de cette annonce aux députés, assurant que les ministres n'en savaient rien avant son discours. Pour redonner de la crédibilité à la politique, "il faut repartir de la décence, de la sobriété, des scrupules, et de la banalité d'une gestion de bon père de famille", a-t-il ajouté.
La croissance, oui, l'austérité seule, non. "De la seule austérité l'Italie mourra", a ensuite lancé Enrico Letta avant d'annoncer que son gouvernement supprimerait à partir de juin la taxe sur les résidences principales. Silvio Berlusconi en avait fait une condition de son soutien politique. "Au niveau des institutions européennes, nous individualiserons les stratégies pour parvenir à la croissance sans compromettre l'assainissement des finances publiques", a-t-il ajouté.
Une "Europe fédérale". Enrico Letta a profité de ce premier discours pour rappeler l'attachement de l'Italie à l'UE. "L'Europe est en crise de légitimité et, au moment où les citoyens en ont le plus besoin, elle doit redevenir un moteur de croissance durable", a-t-il déclaré. Afin de démontrer que son gouvernement est "européen et 'européiste'", c'est-à-dire partisan du fédéralisme européen, le nouveau chef du gouvernement a annoncé que ses premiers déplacements seraient à "Bruxelles, Berlin et Paris".
Letta se donne 18 mois. Le nouveau chef du gouvernement italien a annoncé qu'en cas d'absence de succès de ses réformes dans les 18 prochains mois, il en tirerait les conséquences et partirait. "La seule issue possible est le succès. Dans 18 mois, je vérifierai si les réformes arrivent à bon port. Si en revanche tout s'enlise, j'en tirerai les conséquences", a-t-il affirmé à la Chambre des députés.