L'info. Il n'était pas candidat au départ. Il a finalement accepté de présenter sa candidature, à la demande du Parti démocrate et de la droite. Le président italien Giorgio Napolitano a donc été réélu samedi pour un second mandat pour sortir le pays de l'impasse et par "sens des responsabilités".
Un retour demandé. Giorgio Napolitano n'avait cessé de répéter son souhait de ne pas se présenter en raison de son âge avancé et aussi de la volonté de changement exprimée par les électeurs. Mais au vu de l'impasse dans laquelle se trouvait le pays après cinq tours de scrutin, il a finalement cédé à la pression des responsables politiques. "Je considère qu'il est de mon devoir d'offrir la disponibilité qui m'a été demandée", avait expliqué le président.
Une élection ovationnée. L'élection à une très large majorité de cet ancien communiste qui fêtera ses 88 ans en juin a été accueillie par une longue ovation debout de la majorité des "grands électeurs". "Aujourd'hui est une journée importante pour notre République. Je remercie le président Giorgio Napolitano pour son sens du devoir et sa générosité personnelle et politique qui lui a fait accepter de poursuivre son engagement dans un contexte aussi difficile et incertain", a aussitôt réagi le chef de la droite Silvio Berlusconi.
"Un coup d'Etat est en cours". A l'opposé, l'ex-humoriste Beppe Grillo, chef du Mouvement cinq étoiles (M5S), a estimé que les dirigeants des partis politiques traditionnels étaient "disposés à tout pour empêcher le changement". "Ils sont désespérés. Un coup d'Etat est en cours", a-t-il écrit sur son blog pendant que ses partisans, rassemblés devant la Chambre des députés à Rome, hurlaient "Bouffons, bouffons !", "Honte !", tout en scandant le nom de leur candidat, le constitutionnaliste Stefano Rodotà. Ce dernier s'est toutefois dissocié de ces manifestations, soulignant "être contraire à une quelconque marche sur Rome".
Une équation insoluble. La tâche du président Napolitano est lourde. Les élections législatives de fin février ont débouché sur une équation insoluble avec la gauche qui a la majorité absolue à la Chambre des députés mais pas au Sénat, divisé en trois blocs de forces qui se neutralisent mutuellement : la gauche, la droite berlusconienne et le M5S, le parti de l'humoriste Beppe Grillo. Cette situation contraint le pays à aller de l'avant avec un gouvernement démissionnaire depuis quatre mois et sans perspective claire dans un proche avenir.
Réélection saluée par l'UE. La Commission européenne a félicité Giorgio Napolitano. "Votre réélection intervient à un moment décisif pour le processus d'intégration, qui requiert une grande sérénité, du courage et de la prévoyance de la part des gouvernements nationaux et des institutions européennes", a déclaré dans un communiqué le président de la Commission, José Manuel Barroso.
A 87 ans, Napolitano est déjà l'un des chefs d'Etat les plus âgés au monde. Il est réélu pour un mandat de sept ans mais les observateurs s'attendent à le voir démissionner une fois la crise politique résolue en Italie.