L'explosion d'une bombe devant un lycée, à Brindisi, au sud de l'Italie a provoqué la mort d'une lycéenne de 16 ans et blessé grièvement quatre élèves. La jeune fille a succombé à ses blessures tandis qu'une de ses camarades du même âge a été opérée et est entre la vie et la mort. "Son état est très grave mais stable", a indiqué sur Sky TG24, une responsable de l'hôpital. La mort de le jeune fille hospitalisée avait été annoncée dans la matinée par la police avant d'être démentie par l'hôpital.
Trois autres jeunes filles grièvement touchées souffrent de brûlures sur tout le corps, et l'une risque de devoir être amputée des membres inférieurs, selon des sources sanitaires. Cinq autres personnes ont été soignées pour des troubles auditifs et parce qu'elles étaient sous le choc.
Des explosifs dissimulés dans des sacs
L'explosion s'est produite vers 7h45, à l'heure où les élèves entraient dans l'enceinte du lycée professionnel Francesca Morvillo Falcone, du nom de la femme du célèbre juge anti-mafia, Giovanni Falcone. Une bombe avait été placée dans un conteneur placé à proximité du lycée, selon les premiers éléments donnés par les forces de l'ordre.
D'après le site du journal La Repubblica, il y a eu en réalité deux explosions. Selon les premiers éléments, la bombe était un engin artisanal formé de trois bonbonnes de gaz reliées entre elles et cachées dans des sacs à dos déposés sur un muret d'un lycée professionnel de cette ville des Pouilles.
La ou les déflagrations se sont produites à l'heure où les élèves arrivaient dans l'établissement, ouvert le samedi matin comme la plupart des lycées en Italie. "J'ai vu tout qui tombait je ne me souviens de rien", a raconté une jeune élève à Sky TG24. Le lycée, qui compte 600 élèves, en grande majorité des filles, forme surtout aux métiers de la mode. Pour le proviseur Angelo Rampino, "l'attentat était fait pour tuer car les jeunes filles entraient juste à ce moment; si cela avait été à 07H30, cela n'aurait pas eu de conséquences".
Voici les images après l'explosion diffusées par un site d'information locale :
Un lien avec l'attentat du 23 mai 1992 ?
L'attentat n'a fait l'objet d'aucune revendication dans l'immédiat. Cet attentat à la bombe est un évènement "complexe" aux modalités "pas habituelles" qui présente des "anomalies", a estimé la ministre italienne de l'Intérieur Annamaria Cancellieri.
"Les hypothèses sont nombreuses et aucune ne nous donne de certitude", a-t-elle déclaré. Estimant qu'il faut "rester prudent", la ministre a toutefois admis être "fortement frappée" par le fait que le lycée des jeunes filles visé portait le nom du juge anti-mafia Giovanni Falcone et de sa femme Francesca Morvillo, tués dans un attentat à la bombe en Sicile il y a près de 20 ans.
Des médias ont en effet fait le rapprochement avec le 20e anniversaire de l'attentat du 23 mai 1992 qui tua le juge Falcone ainsi que sa femme et leurs trois gardes du corps. La mafia sicilienne avait fait exploser au passage de leur voiture 500 kg de dynamite enterrée sous l'autoroute entre l'aéroport de Palerme et le centre-ville.
Monti condamne un "acte sans précédent"
Le Premier ministre italien Mario Monti a fermement condamné samedi l'attentat. S'exprimant en marge du sommet du G8 à Camp David il a qualifié l'explosion qui s'est produite samedi matin à l'heure de l'arrivée des élèves, dans l'enceinte du lycée professionnel Francesca Morvillo Falcone, d'acte "tragique", "criminel" et "sans précédent".
François Hollande a quant à lui exprimé samedi la "profonde solidarité" de la France avec le peuple italien après l'attentat à la bombe, un acte qualifié d'"odieux attentat" par le président français. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a aussi exprimé "sa plus vive émotion" face au "lâche attentat", dans un communiqué distinct au même moment. "Il assure le peuple italien et son gouvernement de tout le soutien de la France devant ce drame", ajoute le texte.