Un Ghanéen pris de folie a frappé à coups de pioche plusieurs passants dans les rues d'une ville de Niguarda, près de Milan samedi. Une troisième victime est décédée mardi, a-t-on appris de source hospitalière. Il s'agit d'un retraité de 64 ans qui promenait son chien.
Mada Adam Kabobo, un clandestin ghanéen âgé de 21 ans vivant en Italie depuis 2011, avait des précédents judiciaires (vol, petit vandalisme, résistance à la force publique), notamment dans les Pouilles (sud). Il a été interpellé peu après l'attaque par les carabiniers. Deux personnes ont été tuées lors de l'attaque: un livreur de journaux de 21 ans et un chômeur de 40 ans. Quatre autres personnes ont été blessées.
Ce dramatique fait divers a de nouveau enflammé le débat sur l'immigration clandestine en Italie. Comme des milliers d'Africains arrivés en Italie souvent par mer ces dernières années, le jeune homme avait obtenu une autorisation provisoire de séjour quand il avait requis l'asile à son arrivée. Il s'était vu refuser l'asile mais ne pouvait être expulsé parce qu'il avait présenté un recours sur lequel la justice n'avait pas encore statué. L'homme, sans domicile fixe, avait été interpellé à nouveau en avril dans la région de Milan. Selon les médias italiens, il aurait déclaré aux policiers, pour justifier son geste, avoir "entendu des voix". Il est poursuivi pour homicide et tentative d'homicide.
La question de l'immigration est très sensible en Italie, où des dizaines de milliers de migrants clandestins --la plupart venus d'Afrique subsaharienne-- ont débarqué ces dernières années. De nombreuses organisations humanitaires tirent la sonnette d'alarme sur la situation précaire de ces immigrés, et demandent qu'ils soient mieux intégrés. Leur présence suscite également de nombreuses réactions de rejet.