La vie politique italienne use environ un président du Conseil par an. Ils sont en effet une soixantaine à s’être succédé à ce poste depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Dernier rebondissement en date : le retour sur le devant de la scène de Silvio Berlusconi, prêt à revenir gouverner le pays et la démission imminente de Mario Monti. De quoi secouer, une fois de plus, la vie politique italienne. Europe1.fr a remonté le fil du temps.
De d'Alema à Berlusconi
En avril 2000, Massimo d’Alema, dirigeant des Démocrates de gauche, est Président du Conseil. Mais sa coalition de centre-gauche perd les élections régionales et il démissionne. C’est Giuliano Amato qui le remplace. L’année suivante, la coalition de droite arrive à réunir la majorité absolue à la Chambre des députés et au Sénat. Silvio Berlusconi devient alors président du Conseil, une fonction qu’il occupera jusqu’en 2006, un record dans l’Italie de l’après-guerre.
Le gouvernement Berlusconi crée une nouvelle loi électorale en 2005, qui renforce encore l’instabilité politique du pays. De l’aveu même de son concepteur, le texte est "une vraie saloperie" et octroie un bonus de sièges aux partis arrivés en tête dans chaque région. De quoi faciliter les alliances hétéroclites et peu durables.
De Prodi à... Berlusconi
Romano Prodi a lui-même fait les frais de cette loi électorale contestée : en 2006, sa coalition de gauche réunissait pas moins de 13 partis. Cette alliance très large lui a permis d’obtenir une courte majorité au Parlement, avec seulement deux sièges d’avance au Sénat. Mais en 2008, il perd un vote de confiance à la chambre haute et démissionne. Le Parlement est alors dissout par le président de la République, Giorgio Napolitano. La chute de Romano Prodi a été précipitée par la démission de son ministre de la Justice, Clemente Mastella, dont l’épouse était mise en cause dans une affaire de corruption. En avril, c’est une nouvelle fois Silvio Berlusconi qui remporte les élections et offre à la droite une majorité absolue dans les deux chambres.
Le vote contre Prodi au Sénat :
2011 : année noire pour le Cavaliere
2011 est une année noire pour Silvio Berlusconi. L’Italie est touchée de plein fouet par la crise et le Cavaliere est mis en cause dans plusieurs affaires retentissante, dont le "Rubygate". Son camp perd les élections municipales et régionales et il est désavoué par pas moins de quatre référendums portant sur l’eau, le nucléaire et l’immunité judiciaire. En novembre, Silvio Berlusconi est lâché par son principal allié, la Ligue du Nord.
Umberto Bossi, le chef de la Ligue du Nord, appelle Berlusconi à la démission :
Umberto Bossi appelle Berlusconi à la démissionpar euronews-frIl perd alors la majorité absolue au Parlement et annonce qu’il quittera le pouvoir une fois des mesures budgétaires adoptées. Ce qu’il finit par faire, laissant la main à l’économiste Mario Monti. On connaît la suite.
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