C’est un coup de filet majeur et un sérieux revers pour les faux-monnayeurs. La police italienne, en coopération avec l’agence européenne Europol, a mis la main mercredi sur un énorme réseau de fausse monnaie qui sévissait à Naples.
Au terme d’une enquête de deux ans, coordonnée par le parquet de Naples, des mandats d’arrêt ont été émis pour 56 personnes du "groupe de Naples", comme ils se faisaient appeler. 29 d’entre eux au moins ont été arrêtés. Lors des arrestations, 5.500 faux billets, d'une valeur totale d’un million de faux euros, ont été saisis.
Ces faussaires extrêmement chevronnés étaient à la tête d’un réseau structuré à l’origine de 80 à 90% de la fausse monnaie en circulation en Europe et en Afrique du Nord, selon le journal italien La Repubblica. A l’échelle quasi-industrielle, la production de faux euros a inondé pendant des années la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Roumanie, la Bulgarie, l’Albanie, le Sénégal, mais aussi le Maroc, la Tunisie et l’Algérie.
Un billet de 300 euros. Fait surprenant, le "groupe de Naples" avait réussi à mettre en circulation en Allemagne un billet de 300 euros, une coupure qui n’existe pas. Une histoire qu'un porte-parole d'Europol n'a pas confirmé. Les faux-monnayeurs commençaient par ailleurs à se diversifier dans la production de faux dollars et de faux billets de loterie.
Ce groupe très organisé était divisé en dix branches, chacune spécialisée dans une étape de production de la fausse monnaie. Certaines étaient installées en Europe de l’Est, mais aussi en Colombie. Le laboratoire chargé de produire les fausses pièces était installé près de Rome.
La mafia hors du coup. Selon le procureur de Naples Giovanni Colangelo, aucun élément ne permet de dire que la Camorra, la mafia napolitaine, est impliquée dans cette affaire.