L'INFO. C'est exactement ce qu'avait demandé le Cavaliere. Un tribunal de Milan a ordonné mardi à l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi d'effectuer un an de travaux d'intérêt général à la suite de sa condamnation pour fraude fiscale en août 2013 et décidé de limiter ses déplacements.
En raison de son âge, 77 ans, l'ancien président du Conseil pouvait être soit assigné à résidence, soit astreint à des travaux d'intérêt général plutôt que placé en détention. La cour a imposé au "Cavaliere" de passer au moins quatre heures par semaine dans une résidence pour personnes âgées et handicapées. Il est également soumis à couvre-feu, avec obligation de rentrer tous les soirs à 23 heures chez uli, en Lombardie, et aura tout de même le droit de se rendre à Rome du mardi au jeudi. C'est suffisant pour lui permettre de continuer ses activités au sein de son parti, Forza Italia.
Toujours à la tête de Forza Italia. A la suite de sa condamnation définitive pour fraude fiscale l'été dernier, Silvio Berlusconi a été évincé du Sénat et interdit de mandat public pendant deux années. Mais il reste, à la tête de son parti Forza Italia, le personnage le plus influent de la droite italienne.
Dans son jugement, le tribunal de Milan ne précise pas si Silvio Berlusconi sera autorisé à faire campagne pour les européennes de la fin mai ni quel rôle il pourra jouer dans la vie publique au cours de l'année à venir. Dans un communiqué, les avocats du magnat de la presse ont jugé cette peine "équilibrée et satisfaisante au regard des besoins de l'activité politique". Le quotidien de gauche Il Fatto Quotidiano qualifie de son côté la peine de "soft".
Une institution de Cesano Boscone, près de Milan. Rejoignant le point de vue des procureurs milanais, ils privilégiaient des travaux d'intérêt général à une assignation à résidence. Selon une source judiciaire, Silvio Berlusconi effectuera sa peine dans une institution de Cesano Boscone, près de Milan. L'ex-président du Conseil, qui a dominé pendant vingt ans la politique italienne, a été déchu de son poste de sénateur en novembre dernier après avoir été reconnu coupable d'avoir échafaudé un système complexe au sein de son réseau de télévision Mediaset pour échapper au fisc.
Sa condamnation à quatre années de prison a été commuée en une peine d'un an en vertu d'une loi visant à lutter contre la surpopulation carcérale. La droite berlusconienne est ressortie affaiblie d'une scission l'an dernier avec le départ d'un ancien proche du Cavaliere, Angelino Alfano, qui a créé le Nouveau Centre droit. Forza Italia reste toutefois le deuxième ou troisième parti d'Italie, selon les instituts de sondage.
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