L’Italie tourne la page de l’ère Berlusconi et de ses interminables tractations politiques : le nouveau gouvernement dirigé par Mario Monti est composé d’une équipe resserrée d’experts et technocrates dans laquelle ne figure aucun homme politique professionnel.
"Au cours de mes consultations, je suis arrivé à la conclusion que l'absence de responsables politiques dans le gouvernement faciliterait la vie à l'exécutif, enlevant des motifs d'embarras", a ainsi annoncé mercredi Mario Monti pour justifier ses choix, juste avant de prêter serment.
Un super-ministère pour affronter la crise
L’organisation du gouvernement Monti donne une idée assez claire des priorités de l’Italie : tout tourne autour d’un vaste ministère du Développement, des Infrastructures et des Transports, dirigé par Corrado Passera, patron du deuxième groupe bancaire national, Intesa Sanpaolo.
Mario Monti a justifié le regroupement de ces trois portefeuilles au sein du même ministère par sa volonté de "mettre plus au centre les initiatives coordonnées pour la croissance économique" et "renforcer le coeur de l'économie réelle avec une plus grande attention et cohésion".
Une équipe qui fait la part belle aux experts
Outre le pôle économique, les principaux ministères ont tous été confiés à des technocrates expérimentés dans leur domaine : les Affaires étrangères à l'ambassadeur Giulio Terzi di Sant'Agata, la Défense à l'amiral Giampaolo di Paola, l'Intérieur au préfet Anna Maria Cancellieri.
Le nouveau gouvernement italien s’illustre aussi par sa taille réduite. C’est une équipe resserrée de 16 ministres qui succède au dernier gouvernement Berlusconi, composé de 22 ministres et 5 ministres-adjoints.
La double casquette de Mario Monti
C’est donc avec un gouvernement taillé sur mesure que l’Italie s’apprête à affronter la crise de la dette. Mario Monti est lui-même un ancien commissaire européen et professeur d’économie reconnu. Chose rare, il a décidé de cumuler deux fonctions : président du Conseil et ministre de l’Economie et des Finances.
Son équipe dévoilée, Marion Monti doit désormais présenter sa feuille de route jeudi devant le Sénat. L'ex-commissaire européen a prévenu : les Italiens doivent s’attendre à de possibles "sacrifices".