Roberto Calderoli, vice-président du Sénat italien et membre de la Ligue du Nord, parti populiste anti-immigration, a comparé la première ministre noire italienne, Cecile Kyenge, à un "orang-outan", dernière en date des insultes racistes la visant depuis qu'elle a été nommée en avril. Lors d'un rassemblement politique samedi à Treviglio dans le nord de l'Italie, Roberto Calderoli a estimé que l'ascension de Cecile Kyenge, née en République démocratique du Congo (RDC), jusqu'à sa nomination comme ministre de l'Intégration, donnait envie aux "immigrants illégaux" de venir en Italie. Au lieu de cela, Cecile Kyenge, qui a la nationalité italienne, ferait mieux d'être ministre "dans son propre pays", avait ajouté Calderoli, cité par les médias italiens.
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"J'aime beaucoup les animaux - les ours et les loups, comme chacun sait - mais quand je vois des photos de Kyenge, je ne peux m'empêcher de penser qu'elle a les traits d'un orang-outang, même si je ne dis pas qu'elle en est un", a-t-il continué. Par deux fois ministre sous l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi (droite), Roberto Calderoli est coutumier de tels propos choquants. En 2006, il avait été contraint de démissionner de son poste de ministre de la Réforme après avoir exhibé à la télévision un T-shirt tournant en ridicule Mahomet. La même année, après la victoire de l'Italie à la Coupe du monde de football, il avait tenu des propos racistes envers des joueurs de l'équipe de France. Alors que l'Italie avait remporté le Mondial avec des "Italiens de souche", la France avait perdu parce que ses joueurs étaient "des nègres, des musulmans et des communistes", avait-il expliqué.