C'est une nouvelle débâcle pour Silvio Berlusconi, après la retentissante défaite aux municipales il y a deux semaines. Le chef du gouvernement italien a reconnu lundi, avant même la clôture du scrutin, sa défaite sur "tous les thèmes" des référendums organisés dimanche et lundi. Des votes qui ont connu une participation exceptionnelle, et à travers lesquels les Italiens ont massivement rejeté un retour au nucléaire, la privatisation de l'eau et surtout l'immunité judiciaire du Cavaliere.
Selon les résultats définitifs, une majorité énorme des votants, 94,3 à 96% selon la question, a voté contre ces lois proposées par le gouvernement Berlusconi. Après son humiliation aux dernières municipales, c'est donc un nouveau revers pour le chef du gouvernement italien, actuellement jugé dans trois procès, dont celui sur le scandale sexuel Rubygate.
Mobilisation exceptionnelle
La participation a été très forte, à 56% pour les quatre consultations populaires. Le quorum de 50% a donc été largement dépassé. Cela faisait 16 ans que le quorum - 50% plus une voix - n'avait pas été atteint en Italie pour ce type de référendum d'initiative populaire.
Un enjeu très personnel pour le Cavaliere
C'est un échec retentissant pour Silvio Berlusconi, qui avait appelé les Italiens a passer leur week-end à la mer, comme lui.
Mais, outre le désaveu des Italiens, ce que Silvio Berlusconi craignait tout particulièrement, c’était la fin de son immunité judiciaire. Il est actuellement poursuivi dans trois procès, notamment le très médiatisé scandale sexuel du Rubygate. "Nous avons dit non au nucléaire, mais surtout nous avons établi le principe sacro-saint selon lequel la loi est égale pour tous", a commenté l'ex-juge anticorruption Antonio di Pietro, chef du parti Italie des valeurs, l'un des grands initiateurs des référendums.
Face à la défaite, l'alliance entre le Cavaliere et la Ligue du Nord commence à se fissurer : le chef de ce parti, Umberto Bossi, a considéré que "Berlusconi a perdu sa capacité de communiquer avec les gens à la télévision". Et Roberto Calderoli, un autre poids lourd de la Ligue, s'est dit "fatigué de recevoir des claques" à cause de Silvio Berlusconi.