A Paris, la désignation, samedi soir à Buenos Aires, de Tokyo pour accueillir les Jeux olympiques de 2020 a été accueilli avec le sourire. Car si Madrid, ou dans une moindre mesure Istanbul, avaient été désignées, c’en était fini des ambitions olympiques de la capitale française pour 2024. Là, la porte s’est entrouverte, même si de nombreux obstacles demeurent.
Prudence… C’est d’ailleurs avec prudence que les responsables français ont évoqué le sujet. "C'est une bonne nouvelle. Maintenant, nous allons analyser le vote", temporisait ainsi Bernard Lapasset, chef de la cellule française de la promotion du sport français à l’international. "On est exactement sur la même longueur d'ondes qu'avant l'élection", abondait Denis Masseglia, le président du comité national et sportif français (CNOSF). "On va prendre le temps d'analyser tout ça, de se concerter pour qu'il y ait une cohérence maximale de la démarche. Mais il est vrai que si c'était Madrid, ce serait différent."
Une concurrence en Europe… Si Les tenants d’une éventuelle candidature parisienne ne s’enflamment pas, c’est que les concurrences sont nombreuses et tenaces. En Europe d’abord. Samedi soir, la plupart des voix du continent se reportant sur Istanbul lors du tie-break contre Madrid pour départager les deux villes arrivées deuxième à égalité au premier tour. Preuve que beaucoup de métropoles du Vieux Continent, à commencer par Rome, nourrissent elles aussi des ambitions pour 2024.
"L'Europe est en difficulté. Il ne faut pas se précipiter, il y a beaucoup de choses à voir, à analyser, avant de lancer une candidature", explique ainsi le triple champion olympique Tony Estanguet, récemment élu au CIO. "Aujourd'hui, on ne sent pas un front européen. Plutôt que de tous se lancer, il faut discuter (entre pays européens), sinon l'Europe aura du mal à avoir les Jeux".
…Et dans le monde. La question se pose d’autant plus que l'alternance des continents, principe qu'applique le CIO avec beaucoup de rigueur depuis l'après-guerre, pourrait bénéficier pour cette édition aux Etats-Unis, qui n'ont pas accueilli les Jeux depuis 1996 (Atlanta) et sont revenus en grâce au CIO avec la résolution du conflit sur les droits marketing, ou à l'Afrique, dernier continent encore inexploré. "Le choix de Tokyo, cela ouvre aussi la voie aux Etats-Unis", notait Estanguet tandis que Denis Masseglia, misait lui davantage sur le continent noir. "Il est fort possible qu'il y ait une candidature africaine, probablement Durban (Afrique du sud)", anticipait-il.
Longueur de temps. La ligne édictée avant Buenos aires reste dans d’actualité. "Il n'y a aucune raison de lancer une candidature (olympique) sur la seule foi de ce que l'on aura vu à Buenos Aires", prévenait Bernard Lapasset. "Il faut d'abord tisser des liens solides et permanents avec des gens qui ont des positions dominantes. On aura ensuite le temps de s'organiser, de lancer des études d'opportunité ou de faisabilité", reprenait-il, rappelant que la date limite de dépôt des candidatures pour les JO de 2024 est fixée à septembre 2015. Soit, à l’échelle olympique, demain.