Les estimations se bousculent, et toutes sont à la mesure de l’ampleur des catastrophes intervenue au Japon le 11 mars dernier. D’après des chiffres de la Banque mondiale, le séisme et le tsunami du 11 mars pourraient coûter à l’archipel entre 122 et 235 milliards de dollars (86 à 165 milliards d'euros), soit entre 2,5 et 4% de son PIB.
La reconstruction pourrait... relancer l'économie
Toutefois, selon le même organisme, le choc ne serait que de courte durée. En effet, selon la Banque mondiale, la reconstruction, qui pourrait durer cinq ans, devrait aider à la relance de l'économie. "Si l'on se base sur l'expérience passée, la croissance réelle du PIB sera affectée négativement à la mi-2011", indique ainsi le rapport de la Banque sur l'économie de l'Asie de l'Est et du Pacifique.
Après une croissance soutenue de plusieurs trimestres depuis la fin de la récession de 2008-2009, le PIB japonais a baissé de 1,3% entre octobre et décembre 2010, en rythme annualisé. Avant le séisme, la plupart des économistes tablaient sur un rebond au premier trimestre 2011.
Swiss Re donne une estimation plus légère
Autre estimation, celle du réassusseur Swiss Re, bien moins pessimiste que la Banque mondiale. L’organisme zurichois a en effet chiffré l’impact du séisme sur l’économie japonaise à 1,2 milliard de dollars (847 millions d'euros), précisant que cette estimation pourrait être révisée à la hausse.
Les dommages causés à la centrale nucléaire de Fukushima ne devraient pas produire une perte directe "importante pour les assureurs, les installations nucléaires n'étant pas assurées contre les séismes et les incendies provoqués par des tremblements de terre et des tsunamis, a néanmoins précisé le groupe dans un communiqué.
Un Kobe bis ?
Le séisme de 1995 à Kobe avait coûté plus de 100 milliards de dollars à l'économie nippone et conduit à un ralentissement du commerce japonais pendant quelques trimestres. Mais, un an après, les importations étaient revenues à la normale et les exportations avaient atteint 85% de leur niveau d'avant la secousse.
Cette fois, livrent les économistes de la Banque mondiale, la perturbation des réseaux de production, en particulier dans les industries automobile et électronique, pourrait continuer à poser problème pendant un an.
D’ores et déjà, Toyota et Sony ont suspendu leur production dans de nombreux sites après le séisme. La branche sud-coréenne de General Motors, GM Korea, prévoit par exemple de réduire sa production cette semaine au moins en prévision d'un possible manque de pièces détachées en provenance du Japon.