L’INFO. Iwao Hakamada est le détenteur d’un triste record. Ce Japonais de 77 ans est le plus vieux condamné à mort du monde, selon le Guinness Book. Condamné en 1968 pour un quadruple meurtre, cet ancien boxeur qui clame son innocence attend son exécution depuis près de 45 ans. S’appuyant sur de nouvelles preuves, ses avocats ont réclamé un nouveau procès, selon The Japan Times.
Une famille tuée en 1966. Les faits remontent au mois de juin 1966. Dans la ville de Shizuaka, à l’ouest de Tokyo, le patron d’une entreprise de fabrication de soja fermenté est retrouvé assassiné avec sa femme et leurs deux enfants, raconte Libération. Leur domicile a été incendié et de l’argent a disparu. Les regards se tournent alors vers Iwao Hakamada, employé de l’usine et ancien boxeur professionnel. Dans un premier temps, il avoue le meurtre aux policiers. Puis se rétracte, dénonçant un interrogatoire musclé. En 1968, la justice le condamne à mort, une sentence confirmée par la Cour suprême en 1980.
Plusieurs années à l’isolement. Détenu depuis plus de 40 ans, Iwao Hakamada a passé plusieurs années à l’isolement, selon le site Japan Daily Press. Depuis 2010, il refuse toute visite, y compris de la part de sa sœur, qui venait le voir une fois par mois depuis 1968. Cette octogénaire craint pour la santé mentale du condamné, après toutes ces années dans le couloir de la mort.
L’ADN, la preuve qui change tout ? En 2008, la sœur du condamné a déposé une demande pour un deuxième procès en appel et découvert pas moins de 400 nouvelles pièces dans le dossier. Des tests ADN ont révélé que le sang retrouvé sur des vêtements appartenant à l’agresseur n’était pas celui du condamné. En outre, deux des collègues de Hakamada auraient été poussés par les enquêteurs à livrer de faux témoignages. La version des premiers interrogatoires n’est en effet pas la même que celle qui a été présentée pendant le procès. Dans un premier temps, ces deux collègues ont affirmé que Iwao Hakamada les avait aidés à éteindre l’incendie de la maison de la victime. Mais au procès, ils ont assuré ne pas l’avoir vu ce soir-là. Dans quelques jours, le tribunal de Shizuaka doit décider si un nouveau procès peut se tenir.
Il peut être exécuté du jour au lendemain. En attendant, Iwao Hakamada croupit dans sa cellule en attendant une exécution qui peut intervenir à tout moment. Comme les 128 autres condamnés à mort que compte le pays, il ne sera averti de sa mise à mort, par pendaison, que quelques heures avant. Et les familles, elles, ne sont souvent prévenues qu’après.