Le Japon a repris vendredi les opérations pour tenter de refroidir les réacteurs de la centrale de Fukushima, gravement endommagée par le séisme et le tsunami qui a suivi. Si les pompiers et les techniciens de la centrale ont réussi à éviter une explosion des réacteurs, synonyme de nuage radioactif, les incendies et les fissures qui sont apparues sur plusieurs bâtiments d'enceinte ont provoqué la fuite de panaches de fumée radioactive.
Avec l’aide des prévisions météorologiques fournies par Météo France, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) a réalisé une première modélisation de ces rejets radioactifs. Cette dernière a été réalisée pour les rejets estimés entre le 12 et 20 mars.
"A titre de comparaison, les valeurs mesurées à proximité de la centrale de Tchernobyl, peu après l’accident du 26 avril 1986, dépassaient 100 000 Bq/m3 ; elles étaient de l’ordre de 100 à 1000 Bq/m3 dans les pays les plus touchés par le panache radioactif (Ukraine, Biélorussie) ; en France, les valeurs mesurées dans l’Est étaient de l’ordre de 1 à 10 Bq/m3 (le 1er mai 1986). Aujourd’hui, une très faible activité de césium 137 subsiste dans l’air, de l’ordre de 0,000001 Bq/m3", estime l'IRSN.
Pour la première fois depuis le début de la crise, les experts ont noté vendredi une évolution encourageante à la centrale de Fukushima, dont quatre des six réacteurs ont été gravement endommagés par des explosions et des incendies. "La situation reste très sérieuse à la centrale. Mais il n'y a pas eu d'aggravation significative depuis hier (jeudi, ndlr)", a déclaré Graham Andrew, conseiller spécial du directeur général l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIAE).