Japon : la deuxième chance de Shinzo Abe

Shinzo Abe a déjà été premier ministre en 2006-2007. Il avait dû démissionner pour des raisons de santé, mais aussi parce que son gouvernement était fragilisé par des scandales.
Shinzo Abe a déjà été premier ministre en 2006-2007. Il avait dû démissionner pour des raisons de santé, mais aussi parce que son gouvernement était fragilisé par des scandales. © REUTERS
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avec agences
PORTRAIT - Le nouveau Premier ministre a déjà occupé cette fonction en 2006-2007.

Le Japon en est à son septième Premier ministre en sept ans. Shinzo Abe, élu mercredi à ce poste après la victoire de son parti aux législatives, l’occupe pour sa part pour la deuxième fois. En 2006-2007, le patron du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) avait passé une petite année à la tête du gouvernement, avant de jeter l’éponge, cerné par des scandales et affaibli par des problèmes de santé.

Les médias le surnomment "le Prince" en raison de son élégance et de son succès auprès de la gent féminine, mais peut-être aussi parce que cet homme de 58 ans est issu d’une longue lignée d’hommes politiques. Son père était ministre des Affaires étrangères et son grand-père, ministre en 1941, a fait partie du gouvernement qui a déclenché l’attaque japonaise sur Pearl Harbor. Un héritage lourd que Shinzo Abe assume, souligne Le Monde.

Réviser la Constitution pacifiste

Pendant sa campagne, celui qui promettait en 2006 un "beau Japon" a mis en avant son profil d’homme de droite et de nationaliste inflexible pendant sa campagne. Son nouveau credo : "construire un Japon fort, prospère, où les gens pourront se sentir heureux d’être Japonais".

shinzo abe, sanctuaire yasukuni

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En 2006, il fut le plus jeune Premier ministre de l’après-guerre et aussi le premier à être né après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, Shinzo Abe, guéri et revigoré après son échec, veut prendre sa revanche avec une obsession en tête : réviser la Constitution japonaise pacifiste, imposée en 1947 par les États-Unis.

Priorité à l’économie

Lors de son premier passage à la tête du gouvernement, il avait déjà fait de "l’agence" de Défense un véritable ministère. Cette fois, ce défenseur des visites au sanctuaire controversé de Yasukuni, où sont honorés des criminels de guerre, a promis de renommer les "Forces d’auto-défense" du Japon en "armée de défense nationale". Il s’est aussi engagé à faire respecter la souveraineté du Japon, après une année marquée par de vives tensions territoriales avec la Chine sur les îles Senkaku, revendiquées par Pékin.

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Sa véritable priorité devrait toutefois être l’économie, qu’il a placée "en tête de [son] agenda". Pour cela, il entend forcer la Banque centrale du Japon à ouvrir ses caisses. Mais s’il entend relancer l’économie, il devra aussi soigner ses voisins et clients, à commencer par la Chine. Au risque de devoir lâcher un peu de lest sur l’épineuse question territoriale de l’archipel disputé.

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