Pour éviter une catastrophe de plus grande ampleur, le Japon doit absolument mettre fin aux incendies qui touchent plusieurs réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima. Mettant leur vie en danger et déjà considérés comme des héros, seule une cinquantaine de Japonais s’activent sur le site de la centrale. Leur mission : pomper de l’eau de mer et l’injecter dans les réacteurs pour éviter par tous les moyens une surchauffe et une explosion.
Qui sont-ils ? Des équipes réduites au minimum. En temps normal, 800 salariés travaillent sur le site de Fukuchima mais il ne reste depuis lundi que ces cinquante pompiers de l'extrême. Combinaison intégrale sur le dos, ils sont ingénieurs, techniciens ou soldats et se relayent le plus souvent possible pour éviter une exposition trop prolongée aux radiations nucléaires.
Comment sont-ils équipés ? Avec un attirail très spécial. “Ils portent des dosimètres, de manière à contrôler la dose qu’ils reçoivent. Quand ils atteignent la dose de 100 millisieverts (mSv), ou avec un coefficient de sécurité en-dessous, on leur demande d’arrêter et on en trouve d’autres, de manière à ce que chacun reste en-dessous de la dose qui est dangereuse“, analyse Bruno Comby, ingénieur en génie nucléaire.
Que risquent-ils ? Leur vie est en danger. “On peut les comparer à des pompiers qui vont éteindre un feu. C’est dans l’urgence, c’est important et donc ces gens-là prennent des risques, même s’ils sont contrôlés, suivis et qu’en principe qu’ils ne vont pas jusqu’aux doses dangereuses“, poursuit Bruno Comby, avant d’ajouter : “on ne peut pas exclure qu’ils en prennent quelque fois un petit peu plus“.
A quelle niveau de radiation sont-ils exposés ? Des chiffres encore incertains. Officiellement, aucun de ces héros kamikazes n’a encore reçu de radiations mortelles, mais le gouvernement japonais estime que les doses maximales sont déjà atteintes. "En une heure, les gens se trouvant à proximité de la centrale de Fukushima ont reçu le maximum annuel du public en Europe", a estimé mercredi Carole Marchal, de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
Y a-t-il d'autres solutions pour contenir le feu ? Oui, mais elles aussi sont limitées. Mercredi, le niveau de radioactivité a atteint un tel niveau que l’eau censée refroidir les réacteurs est déversée par hélicoptères militaires depuis mercredi matin. Mais l'hélicoptère qui devait larguer de l'eau sur le réacteur n°3, principal motif d'inquiétude mercredi midi, n'a pu mener sa mission du fait des niveaux de radiation, selon l'agence Kyodo citant le ministère de la Défense.