Le calme semblait pourtant être revenu à Jérusalem ces derniers jours. Deux Palestiniens ont fait irruption mardi dans une synagogue du quartier orthodoxe de Har Nof, à l'ouest de la ville, et attaqué plusieurs fidèles. Qcinq personnes sont mortes - dont trois bi-nationaux américains et un britannique - et sept autres sont blessées. Quant aux assaillants, ils ont été abattus.
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Armés de couteaux et de haches. Ces deux hommes, des Palestiniens vivant à Jérusalem-Est, étaient armés de couteaux et de haches. Les deux cousins ont attaqué des fidèles qui se trouvaient à l'intérieur de la synagogue pour la prière du matin. La police, arrivée très rapidement sur les lieux, a abattu les assaillants. Un voisin de la synagogue nous a raconté avoir entendu "des tirs très violents et une grande agitation, avec des ambulances et la police qui arrive". "On a tout de suite compris que cela ne pouvait être qu'un attentat", assure cet habitant du quartier. "Les gens sont assez effrayés, ça appelle de tous les côtés. La police est passée et a demandé à tout le monde de rester dans les maisons", poursuit-il.
Un contexte de grande tension. Ces dernières semaines, plusieurs attaques ont ravivé les tensions entre Israéliens et Palestiniens. Le 10 novembre, une jeune Israélienne et un soldat israéliens ont ainsi été tués par des Palestiniens dans deux attaques au couteau distinctes en Cisjordanie et à Tel Aviv. A Jérusalem, des milliers de policiers ont été déployés. Après cette attaque, le gouvernement a dévoilé son intention de faciliter le port d'arme pour "l'autodéfense", dans le pays.
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Netanyahou accuse le Hamas et Abbas. Après cette nouvelle attaque, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a dénoncé la "responsabilité directe des incitations à la violence" du Hamas et de Mahmoud Abbas, le président palestinien. Il a prévenu qu'Israël réagira "avec une poigne de fer à ce meurtre de juifs" en pleine prière. Comme le Djihad islamique, le Hamas a salué cet attentat et affirmé qu'il s'agissait d'une "réponse au meurtre du martyr Youssef Ramouni", un chauffeur de bus palestinien retrouvé mort lundi dans son véhicule à Jérusalem-Ouest. Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, a condamné ce "meurtre de fidèles priant dans une synagogue", tout en condamnant aussi dans le même temps "le meurtre de civils de quelque bord qu'ils soient".
Sur le plan international, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a dénoncé un acte d'une "brutalité insensée" et François Hollande a fustigé un "odieux attentat", ainsi que "ceux qui ont osé saluer cet acte".